vendredi 2 janvier 2015

Avant propos - Version 2



Réconciliations. Pourquoi ce titre?

1) Réconciliations chez les humains

Il y a des évènements terribles aujourd'hui comme l'invasion de l'Iraq en 2003 au nom de prétendues armes de destructions massives dont auraient disposés Saddam Hussein, qui n'ont jamais existé et dont le résultat a été de faire basculer une partie de l'élite de son armée du côté de Daesh aux sinistres activités. Il y en a eu dans un passé proche avec l'élimination physique de 4 millions au moins de Juifs par l'état nazi entre 1933 et 1945. Et puis, l'occupation du Congo à partir de 1885 par le Roi des Belges et tout ce que l'on appelle de manière quasi objective les colonialisme qui ont succédé à l'élimination des Indiens des Amériques par les Européens ce que l'on ne cesse d'appeler les Grandes Découvertes. Ce ne sont là que quelques allusions à un phénomène plus vaste et plus systématique chez les humains: les plus forts soumettent et éliminent souvent les plus faibles puis quand on en fait l'histoire, les plus forts deviennent les meilleurs, les porteurs d'amour et de justice et les plus faibles des sauvages, des barbares et, en un mot, des criminels.

Nous pensons que les humains doivent se réconcilier en Iraq, avec les Juifs, avec les Congolais, les Amérindiens, et tous ces peuples non-européens qui ont subis de grandes souffrances. Cette liste n'est pas exhaustive. Une partie de l'histoire n'est faite que de combats mortels, de génocides, de viols, de meurtres. Mais ce n'est pas celle-là que l'on enseigne dans les écoles d'où le risque que l'avenir soit la copie conforme du passé.

Il y a une raison plus importante. Depuis 1800, les humains sont embarqués dans une augmentation exponentielle de leur démographie. D'un milliard, ils sont passés à 7 milliards. C'est un succès. Il faut s'en réjouir. Et contrairement à certaines Cassandres, l'histoire nous montre que c'est l'union et le nombre qui font la force des humains. Personne n'est maître de la démographie. Elle apparaît là où il y a un infini de ressources et un infini de capacités humaines à les utiliser. Les Eurasiens n'ont pas décidé un jour de passer de l'âge de la pierre à l'âge du fer. Cela s'est fait naturellement. Les humains augmentent à l'intérieur de leurs états. Quand ces états deviennent très populeux, ils fusionnent en états plus importants. Le passé nous apprend que notre futur se prépare à un État Terre. L'avantage d'un état est que les humains qui le composent ont tendance à ne pas être considérés comme des ennemis ou, pire, des non-humains tout juste bon à être éliminé. Hitler nous montre cependant que même à l'intérieur d'un état, des humains peuvent considérer d'autres humains comme des non-humains. Il ne faut donc pas considérer l’État Terre comme la panacée contre la cruauté mais, en général, il y a plus de solidarité entre les humains à l'intérieur d'un état qu'entre des humains d'états différents. Voilà le premier étage de la réconciliation: créer les conditions d'un état Terre. Il n'y a pas d'état sans histoire. La première partie de cet ouvrage est consacré à l'histoire des humains depuis le spéciation et montre que tous les humains sont frères par delà toutes les différences auxquelles nous sommes, hélas, trop sensibles.

2) Réconciliations chez les vivants

Les humains ne sont pas les seuls vivants sur Terre. Ils n'en représentent qu'une infime partie. Il y a des millions d'espèces vivantes non humaines qui sont soit des animaux, soit des végétaux soit des champignons. Les vivants apparaissent il y a environ deux milliards d'années. Ce sont à l'origine des corps monocellulaires  composés d'un noyau dans lequel  existe une molécule d'Acide DésoxyriboNucléique ( ADN).

La première grande évolution voit apparaître la différenciation entre des cellules autotrophes - qui trouvent leur ressources de vie dans l'énergie solaire et dans la chimie des océans -  et des cellules hétérotrophes qui se nourrissent d'autres cellules. Les cellules autotrophes sont à l'origine des végétaux et les cellules hétérotrophes à l'origine des animaux.

La seconde évolution voit l'apparition de corps multicellulaires. Des cellules coopèrent et se spécialisent. Chez l'humain, il y a environ 80 types de tissus: il faut considérer qu'il est composé de 1000 milliards de cellules qui chacune s'est spécialisé dans une fonction: les globules rouges, les cellules de l'épiderme, les cellules osseuses, les neurones, les cellules sexuelles, etc... Chacune de ces cellules comportent une molécule ADN de 3 milliards de paires de base. Cette molécule est capable quand elle se trouve dans une cellule sexuelle de créer un corps humain dans sa totalité. Quand elle se trouve dans un globule rouge, elle pilote la fonction de ce globule et sa reproduction. Si elle se trouve dans une cellule de l'épiderme, elle protège les cellules qu'elle recouvre, elle se reproduit par scissiparité et elle reconstitue la peau à l'identique si une atteinte l'a endommagé. Cette gigantesque machinerie est le résultat d'une évolution d'environ 2 milliards d'années. Ce qui est vrai pour l'humain, l'est également pour tous les vivants. C'est vrai pour tous les animaux mais c'est vrai également pour tous les végétaux. L'épi de blé ou le chêne sycomore sont des vivants composés de milliards de cellules - voire de milliards de milliards - où chaque cellule joue un rôle particulier lié au type de tissu qu'elles constituent.

La différence entre le règne végétal et le règne animal c'est l'immobilité du premier et la mobilité du second. La cellule végétale trouve les ressources de vie dont elle a besoin à l'endroit où elle se trouve. Elle n'a pas besoin de se mouvoir. La cellule animale se nourrit de cellules végétales ou animales: il est nécessaire qu'elle se déplace. Lors du passage à l'état multicellulaire, chez les animaux apparaissent des cellules spécialisés qui les pilotent vers leurs ressources de vie: ce sont les cellules nerveuses. Tous les animaux ont un cerveau ou une ébauche de cerveau. Aucun végétal n'a de cerveau car il n'en a pas besoin. Il y a un cas particulier qui se situe entre l'animal et le végétal, il s'agit du champignon. Le champignon est hétérotrophe et il n'a pas de cerveau car il vit en permanence sur ce qui lui sert de ressources de vie. Il ne se déplace pas de sa propre initiative.

L'humain est un vivant: chacune de ses cellules comporte une molécule ADN dont le rôle est le même que celui qu'elle joue chez tous les vivants. Tout au plus peut-on signaler que la molécule ADN de l'humain comporte le maximum de paires de base du règne animal mais dans règne végétal, il y a des plantes dont l'ADN est plus riche encore. Chez les animaux, le cerveau humain est celui qui comporte le plus de neurones en tenant compte de l'importance du corps. Et nous abordons ici la seconde réconciliation: tous les vivants pensent en fonction de l'importance de leur molécule d'ADN et du nombre de neurones de leur corps en relation avec leur poids physique. En fait il faut passer du "je pense donc je suis", au "je suis donc je pense". Le chêne sycomore "est donc il pense chêne sycomore", l'abeille mellifère "est donc elle pense abeille mellifère" et l'humain "existe donc il pense humain". Quand aux relations entre tous les vivants, elles sont fondés sur une règle: chaque espèce considère en général toutes les autres espèces exceptée la sienne comme une ressource de vie: un cheval pour un humain est un moyen de transport, un bœuf, un aliment et un arbre, du bois de construction. Pour un grand nombre d'insectes et pour les animaux carnivores, l'humain est un aliment.


3) Réconciliations chez le non-vivant.


Nous voici à présent en face du non-vivant. Nous avons parlé de tous les humains, les 108 milliards d'humains qui ont vécu dans le passé ou vivent actuellement. Puis de tous les vivants non humains, animaux, végétaux et champignons. On peut y inclure les bactéries car ce sont des corps monocellulaires qui comportent un noyau avec une molécule ADN. les vivants non-humains représentent quelques millions d'espèces mais ils est difficile d'en dénombrer les individus comme nous parvenons à le faire, en partie, pour les humains.

A présent envisageons tout ce qui n'est ni humain, ni vivant non-humain, en un mot le non-vivant. C'est un terme commode car si nous utilisions par exemple le mot "matière", ce terme est tellement connoté et restrictif qu'il biaise notre réflexion. Car le vivant n'est constitué que de non-vivant. Prenons un végétal, un animal ou un humain mettons-nous dans des conditions les plus exigeantes d'expérimentation et extrayons-en tous les constituants. Eh bien morts ou vifs, les vivants ne sont constitués que des éléments ou des composés des éléments du tableau de Mendeleïev. Or à l’œil nu, le non vivant semble essentiellement passif et il n'y a qu'un pas pour dire qu'il est mort. C'est une erreur de perspective. Le LHC de Genève s'est lancé à la poursuite du boson, les neutrinos provoqués par les supernovas - des étoiles qui explosent - traversent la Terre au même moment où les photons que cette explosion libère en grande quantité atteignent nos télescopes et les rendent visibles.

Nos microscopes électroniques nous permettent de constater que le non-vivant est mu par des mouvements et des énergies gigantesques. Cela nous amène à penser que si le non-vivant était un objet mort au sens où on l'entend de la matière, il n'y aurait ni vivants non-humains ni humains. Nous sommes d'ailleurs obligés de faire appel à un raisonnement par l'absurde : un corps mort ne peut être à l'origine d'un corps qui pense. Alors, le non-vivant pense ? Évidemment : un humain c'est uniquement du non-vivant donc un humain est un non-vivant qui pense. N'oublions que nous attribuons la pensée au cerveau or le cerveau n'est qu'un organe qui permet à un animal de trouver ses ressources de vie. La différence entre la pensée des humains et des non-humains ne tient qu'à la quantité de neurones dans le cerveau et non à une supériorité définitive des uns par rapport aux autres.


Que signifie alors la réconciliation entre le non-vivant, le vivant non-humain et l'humain ? Cela signifie qu'il font partie du même univers. Le non-vivant a 13,7 milliards d'années. Dans un même laps de temps il sera aussi différent d'aujourd'hui qu'aujourd'hui est différent du Big-bang. Le vivant n'a que 2 à 3 milliards d'années d'existence. Si nous faisons un raisonnement symétrique, nous aboutissons au même résultat au sujet de son évolution. L'humain, selon le début qu'on lui attribue, le premier mammifère, le premier primate ou le premier pithécanthrope, voit son futur symétrique avec la même distanciation : dans 70 millions d'années, l'humain sera aussi différent de l'actuel que l'actuel se différencie du premier mammifère, dans 7 millions d'années, il sera aussi différent que le primate de ce temps se différencie de l'humain actuel et dans 3 millions d'années ce sera le pithécanthrope qui servira de reflet.

A quoi nous servent ces réflexions ? 

C'est le but de ce livre que de montrer l'importance de ce travail.

Voici ses lignes de forces.
Ce livre est destiné aux humains. De 100 000 il y a une petite centaine de milliers d'années, ils sont aujourd'hui plus de 7 milliards. D'un côté, ils estiment être les acteurs de leur sort d'un autre côté ils réfléchissent sur leur démographie de manière passive. Si leur démographie explose c'est que leurs ressources de vie explosent également, c'est à dire qu'ils sont la cause de l'explosion de leurs ressources de vie et ils en sont simultanément le résultat. Il est envisageable que, dans le futur, les humains maîtrisent la fission et la fusion du non-vivant et ouvrent un champ infini à de nouvelles ressources de vie donc à une explosion démographique. Les humains ont trois atouts qui les ont propulsé à la première place des vivants : la main-outil, le cerveau et la sociabilité. Il y a 100 000, les groupes humains étaient réduits à la famille, la parentèle avec quelques humains périphériques. Plus la démographie augmente plus les groupes sont importants. Les états les plus populeux ont ou auront le plus de chance d'être les plus puissants. C'est une tendance et les divergences viennent de l'incapacité à créer de la synergie. 3000 ingénieurs isolés dans de minuscules groupes sont moins efficaces que les 3000 ingénieurs du LHC.

Les trois réconciliations sont une pensée pour cette évolution. Si les ressources deviennent infinies, si les humains parviennent à s'installer dans le système solaire puis dans le système galactique proche (grâce à des milliards de robots seules solutions pour y parvenir), les humains dépasseront les dizaines de milliards. La première étape est la création de l’État Terre. Elle sera suivi par la création de l’État Système solaire.

C'est de la science fiction.

Incontestablement.

Mais cette réflexion développe en nous une attitude éthologique. Cette attitude considère tous les humains comme des frères qui ont une histoire différente où la main-outil, le cerveau et le groupe jouent une rôle facilitateur. Toujours plus de main-outil, toujours plus de cerveau et toujours plus de sociabilité augmentent les ressources de vie qui à leur tour augmentent le nombre des humains. Elle considère tous les vivants comme des frères ayant une histoire différente des humains. L'avenir des humains est dans sa multiplication.

Sans vivants non-humains, dans un premier temps, plus d'humains. Jusqu'à nouvel ordre tous les non-humains sont des ressources vitales pour les humains. Sans ces ressources, c'est la fin des humains. Mais, si un jour, les humains peuvent se passer des vivants non-humains, l'eldorado de son avenir, c'est le non-humain.

Or les humains ne sont constitués que de non-vivant. Il y a donc réconciliation entre l'un et l'autre.



Réconciliations

Chapitre 1 : L'attitude éthologique

L'attitude éthologique vis-à-vis des humains, des vivants non-humains et du non-vivant.
(Ce livre est écrit par un humain donc pour les humains. Un humain est comme tous vivants changeant en permanence depuis la cellule fondatrice jusqu'à la disparition quelle qu'elle soit.)
( aucune pensée, aucun acte ni aucun sentiment n'est privilégié ou défavorisé)

Chapitre 2 : les modes de production

Le mode humain qui correspond globalement à la chasse et la cueillette et à l'âge de la pierre.

Le mode de production domestique qui domestique et modifient les animaux et les végétaux qui correspond aux débuts de révolutions agricoles

Le mode de production industriel qui domestique le non-vivant. C'est un processus qui est loin d'être terminé et qui débute avec l'âge du fer.

Chapitre 3 : Les Ressources de vie

Chapitre 4 : Les Ressources de reproduction

Chapitre 5 : Les religions

Chapitre 6 : Les états

Chapitre 7 : Les sciences humaines

Chapitre 8 : Les sciences exactes

Chapitre 9 : Les Arts

Conclusion : Les réconciliations concernent tous les humains, tous les vivants et tout le non-vivant.






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