jeudi 7 avril 2016

Annexe 34 : L'Egypte


Late Paleolithic - Mode de production humain



The Late Paleolithic in Egypt started around 30,000 B.
The early Egyptian Huts
Nazlet Khater is an archeological site in Upper Egypt. The skeletal remains of an individual were found at the site. The remains were dated to about 33,000 years ago.
The Nazlet Khater skeleton was found in 1980 and dated in 1982 from nine samples ranging between 35,100 to 30,360 years. 
This specimen is the only complete modern human skeleton from the earliest Late Stone Age in Africa.




 Spreading homo sapiens la.svg




Excavation of the Nile has exposed early stone tools.

The earliest of these were located within the 100-foot terrace, and were Chellean , primitive Acheulean and an Egyptian form of the Clactonian. Within the 50-foot terrace was developed Acheulean. Originally reported as Early Mousterian but since changed to Levalloisean implements were located in the 30-foot terrace. The 15- and 10-foot terraces saw a more developed version of the Levalloisean, also initially reported as an Egyptian version of Mousterian. Finally, an Egyptian version of Aterian and the Sebilian were located.[5]

Timeline

(All dates are approximate)
  • Late Paleolithic, from 40th millennium BC
  •  
  • Neolithic, from 11th millennium BC - Mode de production domestique

    • c. 10,500 BC: Wild grain harvesting along the Nile, grain-grinding culture creates world's earliest stone sickle ( faucille) blades[2] roughly at end of Pleistocene (  geological epoch which lasted from about 2,588,000 to 11,700 years ago)
    •  
    • c. 8000 BC: Migration of peoples to the Nile, developing a more centralized society and settled agricultural economy
    •  
    • c. 7500 BC: Importing animals from Asia to Sahara
    •  
    • c. 7000 BC: Agriculture—animal and cereal—in East Sahara
    •  
    • c. 7000 BC: in Nabta Playa deep year-round water wells dug ( des puits profonds qui durent toute l'année sont creusés) , and large organized settlements (peuplements) designed in planned arrangements
    • c. 6000 BC: Rudimentary ships (rowed, single-sailed - à rames pour une personne) depicted in Egyptian rock art
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    • c. 5500 BC: Stone-roofed subterranean chambers (chambres sous terrainnes) and other subterranean complexes in Nabta Playa containing buried sacrificed cattle
    •  
    • c. 5000 BC: Alleged archaeoastronomical stone megalith in Nabta Playa.[citation needed]
    •  
    • c. 5000 BC: Badarian; furniture (meubles), tableware (vaisselle), models of rectangular houses, pots, dishes, cups, bowls, vases, figurines, combs (peignes)

    • c. 4400 BC: finely-woven linen (linges finement tissés) fragment[61]
    •  
  • Inventing prevalent, from 4th millennium BC

Population
Barry Kemp : de 1 millions à la fin de la période prédynastique (- 5000 av JC) à 5 millions à la période romaine ( 641 après JC).

 

L'époque gerzéenne

Avant son unification, la Haute-Égypte (Sud) était divisée entre trois confédérations, ou protoroyaumes : Thinis (Abydos), Noubt (Nagada IIb, c et d) et Nékhen (Hiérakonpolis). Elles luttèrent entre elles pour la suprématie et ce fut la confédération de Nékhen qui prit le dessus et put partir ainsi à la conquête progressive de l'ensemble de l'Égypte. Les rois de la dynastie 0 étaient ceux de Hiérakonpolis, et se firent enterrer en Abydos.
Durant la fin de la période prédynastique, l'Égypte se trouve divisée en deux royaumes : un roi pour le Nord (Basse-Égypte) et un pour le Sud (Haute-Égypte).

Paléolithique inférieur - Mode de production humain

Article détaillé : Paléolithique inférieur.

Paléolithique moyen

Paléolithique moyen : nucléus et éclat Levallois en silex de Haute-Saône
Article détaillé : Paléolithique moyen.

Paléolithique supérieur

Article détaillé : Paléolithique supérieur.

Mode de production industriel

Ancient Egypt
Early Dynastic Period 3100–2686 BC
Old Kingdom 2686–2181 BC
1st Intermediate Period 2181–2055 BC
Middle Kingdom 2055–1650 BC
2nd Intermediate Period 1650–1550 BC
New Kingdom 1550–1069 BC
3rd Intermediate Period 1069–664 BC
Late Period 664–332 BC
Achaemenid Egypt 525–332 BC




-5500 -4500
Badarien -4500 -3900
Prédynastique moyen (Amratien ou Nagada I) -3900 -3650
Mérimdien

Omarien

Shamarkien

Prédynastique récent Gerzéen ou Nagada II -3650 -3400
Méadien

Post-Shamarkien

Protodynastique Nagada III -3400 -3175

Les cultures de la période prédynastique

Objets de l'époque prédynastique

L'époque gerzéenne

Avant son unification, la Haute-Égypte (Sud) était divisée entre trois confédérations, ou protoroyaumes : Thinis (Abydos), Noubt (Nagada IIb, c et d) et Nékhen (Hiérakonpolis).

Elles luttèrent entre elles pour la suprématie et ce fut la confédération de Nékhen qui prit le dessus et put partir ainsi à la conquête progressive de l'ensemble de l'Égypte.

Les rois de la dynastie 0 étaient ceux de Hiérakonpolis, et se firent enterrer en Abydos.

Durant la fin de la période prédynastique, l'Égypte se trouve divisée en deux royaumes : un roi pour le Nord (Basse-Égypte) et un pour le Sud (Haute-Égypte).


Par convention, la dynastie 0 désigne les rois ayant précédé la Ire dynastie.
À l'origine de l'unification de l'Égypte, les rois de la Haute-Égypte, ou rois du Sud, avaient pour capitale Hiérakonpolis. C'est un des sites (dont il ne subsiste que quelques ruines, mais qui se révèle d'une grande richesse) où l'on a découvert des textes, ou plutôt des suites de signes qualifiées de préécriture ou de protoécriture, gravées sur des objets, qui nous ont permis d'en apprendre un peu plus sur cette période.

En fait ces rois n'étaient peut-être que des chefs thinites dotés d'armes d'apparat. Aujourd’hui on les classe dans le début de la dynastie 0 qui correspond à la fin de la période de Nagada II d2. Des égyptologues, suite aux dernières découvertes sur le site d'Oumm el-Qa'ab, parlent aussi des rois Coquillage, Éléphant ou Taureau Ier et II1.

La période prédynastique, se termine à la création de la Ire dynastie pharaonique avec l'unification du pays par Narmer au XXXIIe siècle (-3150/-3125 selon Nicolas Grimal). Les égyptologues sont maintenant presque unanimes pour donner le nom à cette période de dynastie 0 (on peut aussi trouver une division encore plus ancienne, mais abusive, sous le nom de dynastie 00). Cette dynastie n'existe pas dans la liste de Manéthon.
Durant la fin de la période prédynastique, l'Égypte se trouve divisée en deux royaumes : un roi pour le Nord (Basse-Égypte) et un pour le Sud (Haute-Égypte).
Avant son unification, la Haute-Égypte (Sud) était divisée entre trois confédérations, ou protoroyaumes : Thinis (Abydos), Noubt (Nagada) et Nékhen (Hiérakonpolis). Elles luttèrent entre elles pour la suprématie et ce fut la confédération de Nékhen qui prit le dessus et put partir ainsi à la conquête progressive de l'ensemble de l'Égypte.
Les rois de la dynastie 0 étaient ceux de Hiérakonpolis. Ils se sont succédé jusqu'à Narmer, unificateur des royaumes de Haute et Basse-Égypte, et fondateur de la Ire dynastie.

Souverains de la dynastie 0

Les rois du Nord

La pierre de Palerme indique au centre au moins treize rois (inconnus par ailleurs) mais ils sont en grande partie en lacune. Puis un grand espace et dix rois portant la double couronne mais sans leurs noms.

Les rois du Sud (dynastie zéro)

À l'origine de l'unification, ils avaient pour capitale Hiérakonpolis. C'est un des sites, dont il ne subsiste que quelques ruines, où ont été découverts des textes gravés sur des objets, qui ont permis d'en apprendre un peu plus sur cette période. En fait ces rois sont plutôt des chefs Thinites, dotés d'armes d'apparat.
Aujourd’hui on les classe dans le début de la dynastie zéro qui correspond à la fin de la période de Nagada II-d2. Des égyptologues, suite aux dernières découvertes sur le site d'Oum el Kaab, parlent aussi des rois Coquillage, Éléphant ou Taureau I et II qu’il faudrait peut-être ajouter à cette dynastie, le débat entre spécialistes est ouvert.
La période prédynastique se termine, comme son nom l'indique, à la création de la Ire dynastie pharaonique, avec l'unification du pays par Narmer aux alentours de -31501. Les égyptologues sont maintenant presque unanimes pour donner le nom à cette période de dynastie zéro2. La dynastie zéro va comprendre les rois qui se sont succédé jusqu'à Narmer. Elle n'existe pas dans la liste de Manethon (Ægyptiaca).
Au milieu de la dynastie on découvre les premières traces d'écriture en Égypte, sous la forme de hiéroglyphes archaïques et uniquement figuratifs (roi Scorpion), et un début d’administration, période Nagada III-b2. On a quelques traces archéologiques sur les souverains de cette époque, comme la palette de Djehenou (ou Tehenu, ou palette des villes), mais dont les noms sont en grande partie incertains. À cette époque le pharaon, comme il sera nommé plus tard, n'a qu'un nom, celui d'Horus.
La tradition égyptienne plus tardive a eu tendance à confondre histoire et mythe, à tel point qu'il est difficile de faire la part des choses. Ainsi le dieu faucon Horus est souvent considéré par les Égyptiens comme le premier pharaon.



1° dynastie égyptienne


La Ire dynastie égyptienne, à la fin du quatrième millénaire avant notre ère, marque le début de près de trois millénaires d'institution pharaonique1 avec l'unification de l'Égypte antique, jusqu'alors divisée en deux royaumes distincts, celui du Nord et celui du Sud, et dure de -31502 à approximativement -28503.
La tradition attribue cette réunification au roi Narmer, même s'il ne fait pas partie de la Ire dynastie et est généralement classé dans la période prédynastique.
La première dynastie ouvre la période thinite, du nom grec de la capitale des deux premières dynasties, Thinis (Tjene en égyptien).

Souverains de la Ire dynastie: leurs tombes

Pschent2.png Pharaon Renpout.pngRègne4 Egypte icon lieu.png Capitale Tombe2.png Tombe Egypte icon momie.png Momie

Ménès vers -3150 Thinis Tombe B17-B18 du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Hor-Aha entre -3100/-3095 Thinis Tombes B10-B15 et B19 du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Djer entre -3095/-3040 Thinis Tombe O du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Djet, le roi Serpent (Ouadji) entre -3040/-3020 Thinis Tombe Z du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Merneith ? vers -3000 Thinis Tombe Y du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Den (Oudimou) entre -3020/-2985 Thinis Tombe T du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Adjib ou Merbapen entre -2985/-2975 Thinis Tombe X du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Sémerkhet entre -2975/-2955 Thinis Tombe U du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?
Qaâ entre -2955/-2930 Thinis Tombe Q du cimetière d'Oumm el-Qa'ab à Abydos  ?

Unification du pays


La palette de Narmer témoigne de l'unification politique du pays.
Mais contrairement au récit traditionnel probablement conçu au début du Nouvel Empire5 et qui attribue l'unification de l'Égypte au seul Narmer/Ménès, les historiens estiment que celle-ci aurait été très progressive et se serait déroulée sur plusieurs siècles6. De plus, l'aspect guerrier de l'unification est également remis en question, car aucun support archéologique ne vient le confirmer6.

Construction d'un État centralisé

Le roi concentre le pouvoir entre ses mains, secondé par diverses « maisons » (agriculture, irrigation, finances, culte funéraire royal, armée).

Le pays est déjà divisé en nomes (vingt pour la Haute-Égypte, dix-huit pour le delta du Nil) dirigés par un fonctionnaire (âdj-mer, « celui qui creuse le canal ») désigné par le roi. Dans la capitale de chaque nome siège un tribunal (djadjat).

La dualité administrative des « Deux Terres » est préservée au moins en ce qui concerne le Trésor, sous l'autorité de deux « chanceliers ». Le recouvrement itinérant des taxes par un voyage royal périodique dans les nomes est progressivement remplacé par un recensement.
Le siège de l'administration centrale est distinct du palais proprement dit, résidence du roi et de la cour, qui avec le harem (qui paraît jouer un rôle économique non négligeable), comprend ses propres services administratifs, domestiques et de production artisanale.

Création d'une économie prospère

Politique cohérente en matière d'irrigation permettant un meilleur rendement des terres. Développement des cultures traditionnelles (blé, orge et lin), multiplication des vergers (acacias, sycomores, palmiers-doum, jujubiers, figuiers, dattiers) et des potagers (fèves, lentilles, pois chiches, concombres, oignons), cultures florales, viticulture (vin : irep).

Événements politiques

Memphis est fondé par Hor-Aha sous la forme d'une forteresse au point de jonction des deux anciens royaumes.

Il semble y avoir une tentative d'infiltration des Libyens sous Hor-Aha.

Hor-Aha combat aussi les Nubiens qui menacent les frontières méridionales.


Des expéditions en Nubie à des fins commerciales sont lancées sous Hor-Aha, Djer et Sémerkhet.

Les routes caravanières vers l'Asie sont sous contrôle : expédition dans le désert arabique sous Djet.

Oudimou s'attaque aux pilleurs de caravane du désert arabique. Expédition au Sinaï de Sémerkhet.
Le comptoir commercial d'En-Besor, au sud-est de Gaza, est établi. Il est très actif durant la Ire dynastie, ce qui témoigne de l'intensité des échanges avec la Palestine.
Adjib gouverne depuis Memphis en Basse-Égypte et s'emploie à apaiser les tensions entre les Deux-Terres. Il préfère la diplomatie à la guerre. Toutefois, confronté aux aristocrates de la cour, il est possible qu'il ne mena pas à bien tous ses projets d'unification du pays.
Son successeur, Sémerkhet, intrigue les égyptologues. Il est lié à la cour et son rang princier ne fait pas de doute, mais il aurait usurpé le trône. Sa mère, la reine Batyrites, était bien l'épouse de Adjib, mais il semble que Sémerkhet ne fut pas le fils choisi pour régner. Ainsi, des chercheurs estiment que a été désigné à sa place et Sémerkhet, par jalousie, aurait usurpé le trône. Cette thèse de l'usurpation a été défendue par l'égyptologue Jürgen von Beckerath.
Il apparaît, pour étayer cette thèse, qu'une partie de la cour, des haut fonctionnaires et des prêtres de Saqqarah, n'ont pas reconnu la légitimité du roi. Les relations entre les Deux-Terres se sont tendues et il y a eu parfois des conflits. Toutefois, la richesse de l'Égypte est immense et le commerce extérieur reste important. La tombe de Sémerkhet est somptueuse et cela amène les égyptologues à relativiser une éventuelle usurpation violente du pouvoir.
D'ailleurs, certains indices laissent penser qu'il chercha à se réconcilier avec son demi-frère, Qâ. Celui-ci succédera à Sémerkhet et ne fera pas effacer son nom, comme c'était l'usage après le règne d'un usurpateur. Le nom de Henuka, ministre de Sémerkhet, figure en compagnie du nom du roi et de celui de Qâ. Sémerkhet doit faire face à un autre danger à l'est et conduit une expédition dans le Sinaï.
Qa'a est un roi plutôt autoritaire. Il tente de remettre de l'ordre dans les affaires de la cour et du pays. Il mène des campagnes militaires en Palestine.
C'est le retour de la prospérité et de la stabilité entre les Deux Terres. Le Sud du pays lui était soumis, comme en témoigne des sculptures du roi retrouvées à Hiérakonpolis. Le pouvoir reste toutefois concentré autour d'Abydos et Qâ s'entoure de fonctionnaires de cette région.
Pour lui succéder, Qâ choisit de marier sa fille à un haut fonctionnaire d'Abydos, Hotepsekhemoui (« Les deux puissances sont en paix »). C'est la réconciliation du Sud et du Nord, du dieu Horus avec le dieu Seth. Cet évènement est assez important pour marquer un changement de dynastie dans les listes royales, alors que, en réalité, la succession de Qâ s'est plutôt relativement bien passé. Qâ meurt vers -2828. Certains chercheurs évoquent les noms de deux possibles rois contestataires : Bâ et Seneferkâ. Ils auraient bien existé, mais ce seraient battus entre eux, permettant à Hotepsekhemoui de les anéantir plus facilement.
Hotepsekhemoui se charge lui-même des offrandes destinés à son beau-père dans l'au-delà. Cela montre, en plus de la splendeur de la tombe de Qâ, que la famille royale était solidement unie. La transition entre la Ire dynastie et la IIe est tout à fait pacifique.

Apparition de l'écriture hiéroglyphique

D'emblée, la double utilisation des signes, pour leur valeur image (idéogramme) et pour leur valeur son (phonogramme) est attestée (le nom du roi est noté par deux signes utilisés comme phonogrammes : le poisson nâr et le ciseau de sculpteur mer). Le système hiéroglyphique, ( 4° millénaire av JC - 380 ap JC) complexe avec plus de 700 signes, apparaît totalement constitué dès les premiers exemples répertoriés. Au début, il n'apparaît qu'en rapport immédiat avec l'institution royale (« énoncés-titres » ne se développant pas en phrases complexes, essentiellement à usage administratif ou à finalité idéologique).


Période prédynastique

Article détaillé : Période prédynastique égyptienne.
Dans la période prédynastique, le climat égyptien est beaucoup moins aride qu'il ne l'est aujourd'hui. De vastes régions de l'Égypte sont recouvertes de savane arborée et traversée par des troupeaux d'ongulés. Les feuillages et la faune y sont alors beaucoup plus prolifiques et la région du Nil abrite d'importantes populations de gibiers d'eau. La chasse est une activité commune pour les Égyptiens et c'est aussi à cette période que de nombreux animaux sont domestiqués pour la première fois9.
Vers -5650, de petites tribus vivant dans la vallée du Nil développent leur propre culture identifiable par leurs poteries et des objets personnels, tels que des peignes, des bracelets et des perles et démontrant d'importantes connaissances en agriculture et en élevage. En Haute Égypte, la plus importante de ces cultures primales est la culture de Badari, connue pour ses céramiques de haute qualité, ses outils en pierre et son utilisation du cuivre10. Dans le nord de l'Égypte, les cultures amratienne et gerzienne succèdent à la culture badari11. Celles-ci développent un certain nombre d'améliorations technologiques et des contacts avec les peuples de Canaan et de la cité portuaire de Byblos12.
Dans le sud de l'Égypte, la culture Nagada, semblable à celle des Badari, commence à s'étendre le long du Nil à partir du quatrième millénaire avant notre ère environ. Dès la période de Nagada I, les Égyptiens prédynastiques importent de l'obsidienne d'Éthiopie pour façonner leurs lames et d'autres objets à partir d'éclats13,14.

Sur une période d'environ 1 000 ans, la culture Nagada se développe à partir de quelques petites communautés agricoles jusqu'à devenir une puissante civilisation où les dirigeants ont un contrôle total sur la population et les ressources de la vallée du Nil15. Le centre du pouvoir s'établit en premier lieu à Hiérakonpolis, puis plus tard à Abydos, élargissant ainsi son contrôle de l'Égypte vers le nord16. Ils établissent de nombreux échanges commerciaux avec la Nubie au sud, les oasis du désert occidental à l'ouest et les cultures de la Méditerranée orientale à l'est16.
La culture Nagada fabrique une gamme très diversifiée de biens matériels, tels que de la céramique peinte, des vases en pierre de grande qualité, des palettes de maquillage, ainsi que des bijoux en or, en lapis-lazuli et en ivoire, reflétant la montée en puissance et la richesse de l'élite17. Ils mettent également au point un émail céramique connue sous le nom de faïence qui est utilisé jusque dans l'époque romaine pour décorer des tasses, des amulettes et des figurines. À la fin de la période prédynastique, la culture Nagada commence à utiliser des symboles écrits qui vont évoluer jusqu'à devenir le système hiéroglyphique complet utilisé pour l'écriture pendant l'Égypte antique18.

Période thinite

Article détaillé : Période thinite.


D'après les écrits du prêtre égyptien Manéthon, datant du IIIe siècle avant notre ère, la lignée des pharaons de l'Égypte antique se divise suivant trente dynasties successives à partir du pharaon Ménès19. Le roi Meni (ou Ménès en grec) est supposé avoir procédé à l'unification des deux royaumes de Haute et Basse-Égypte vers -320020. En réalité, la transition vers un État unifié se déroule certainement de manière plus progressive que ce que les anciens écrivains égyptiens voudraient faire croire, même s'il ne subsiste aucune trace datant de l'époque de Ménès. Néanmoins, certains chercheurs croient maintenant que le mythique Ménès pourrait en réalité être le pharaon Narmer. Celui-ci est représenté en costume de cérémonie royale sur la palette de Narmer dans un acte symbolique d'unification21,22.
Au début de la période thinite, vers -3150, les premiers pharaons dynastiques consolident leur contrôle sur la Basse-Égypte en établissant leur capitale à Memphis, à partir de laquelle ils peuvent contrôler la main d'œuvre et l'agriculture de la région fertile du delta, ainsi que les routes commerciales vers le Levant qui sont tout autant stratégiques que lucratives. La richesse et le pouvoir grandissant des pharaons au cours de la période thinite se reflètent dans leur mastaba ouvragé et la présence de structures de culte funéraire à Abydos qui servent à célébrer le pharaon divinisé après sa mort23.


Mastaba ( 3150 av JC - 1786 av JC)

Le mastaba est un édifice funéraire égyptien servant de sépulture aux pharaons des deux premières dynasties1, ainsi qu'aux hauts dignitaires, de l'époque archaïque au Moyen Empire égyptien. Ces tombes aériennes sont précédées dès l'Ancien Empire par des tombes souterraines logées à flanc de coteau en bordure des nécropoles, telles les hypogées et les syringues.

Les vestiges à demi enfouis de ces énigmatiques constructions rappelèrent aux arabes du XIXe siècle les fameux bancs communément placés devant les demeures modernes. C'est pourquoi ceux-ci les baptisèrent مَصْطَبَة maṣṭabaʰ, terme arabe signifiant « banc »2.
Extérieurement, un mastaba est une construction rectangulaire aux murs de briques crues ou de pierres taillées, d'abord droits, puis progressivement légèrement inclinés vers l'intérieur comme la base d'une pyramide. Une porte donne accès à une chapelle funéraire. Les parois de cette pièce, parallèles aux murs extérieurs du mastaba, peuvent être recouvertes de scènes de la vie quotidienne du défunt. Sur le mur, face à la porte, est gravée une fausse porte qui mène symboliquement vers le royaume des morts. Cette porte est conçue pour faciliter le retour du défunt dans le royaume des vivants. Un puits, partant du sommet du mastaba, s'enfonce dans le sol jusqu'à plus de 20 m de profondeur selon l'importance du dignitaire et donne sur la chambre funéraire où repose le défunt dans son sarcophage.
Les mastabas sont souvent des tombes familiales et l'on y trouve donc plusieurs puits, et même parfois plusieurs caveaux dans un même puits, creusés à différentes profondeurs.
Le plus célèbre de ces édifices est sans doute le mastaba el-Faraoun, sépulture royale de la IVe dynastie, dont l'aspect (en forme de sarcophage) tranchait avec la tradition de la forme pyramidale de cette période.

Origine

Les mastabas sont une évolution des tertres funéraires (tumulus) élevés au-dessus des fosses où étaient déposés le défunt et son équipement funéraire à l'époque prédynastique. Ce tertre, qui représente la butte primordiale d'où naquit le soleil selon la mythologie héliopolitaine, devait être entouré d'une ceinture de pierre. L'infrastructure abritait la dépouille du personnage tandis que la superstructure était destinée à son culte3.

L'époque archaïque

Les sépultures royales

Les sépultures royales d'Oumm el-Qa'ab marquent une continuité dans l'évolution des sépultures pré-dynastiques présentes sur le site4. Au début de la Ire dynastie, l'infrastructure des tombes gagne en volume. En ce sens que le nombre de chambres et de magasins souterrains croit, ainsi que la profondeur et le nombre de tombes subsidiaires4. Les reconstitutions de ce type de tombe reposent sur de nombreuses conjectures, difficilement vérifiables à l'heure actuelle. En effet, les pillages opérés durant l'Antiquité, ainsi que l'exploitation des briques crues par les sebakhin, ont provoqué la disparition totale des superstructures. Cependant, les dispositifs de couverture des chambres funéraires montrent que cette dernière devait être surplombée par un tumulus souterrain5, symbolisant probablement la colline primordiale ou bien un « tremplin » pour que Pharaon puisse accéder au ciel6,7.  

La superstructure aurait été un massif de sable et de graviers, recouvert par une couche de briques crues8. L'expression consacrée pour désigner cet édifice est alors « tumulus » rectangulaire plutôt que « mastaba » à redans, bien que leur plan d'ensemble respectif ne puisse permettre de les distinguer.

Tous les souverains de la Ire dynastie ont été inhumés à Oumm el-Qa'ab tandis que ceux de la IIe dynastie choisirent comme lieu d'inhumation le site de Saqqarah. Il faut attendre la fin de cette dernière dynastie pour que le choix traditionnel d'Oumm el-Qa'ab soit de nouveau opté d'abord par Peribsen, ensuite par Khâsekhemoui. Le successeur de ce dernier, Djéser, reviendra à Saqqarah pour y faire édifier son monumental complexe funéraire.
Lieu Image Sépulture Dynastie Souverain Dimensions de la base Annexes (Sépultures subsidiaires et magasins) Remarques

Oumm el-Qa'ab
Tombe B0/1/2 Dynastie 0 (?) Iry-Hor 15,0 m
× 5,0 m
2 magasins

Oumm el-Qa'ab
Tombe B7/9 Dynastie 0 (?) Ka 16,0 m
× 5,0 m
Un magasin

Oumm el-Qa'ab
Tombe B17/18 Ire dynastie Narmer 10,0 m
× 3,1 m
Un magasin

Oumm el-Qa'ab
Tombe B10/15/19, 13/14, B16 Ire dynastie Hor-Aha 104,0 m
× 16,0 m
38 (34 tombes (?) et 4 magasins (?))

Oumm el-Qa'ab
Tombe 0 Ire dynastie Djer 70,0 m
× 40,0 m
318 tombes et 16 magasins

Oumm el-Qa'ab
Tombe Z Ire dynastie Djet 71,0 m
× 35,0 m
204 tombes et 19 magasins

Oumm el-Qa'ab
Tombe Y Ire dynastie Merneith 34,0 m
× 26,0 m
41 tombes et 8 magasins

Oumm el-Qa'ab Tomb of Den 1.jpg Tombe T Ire dynastie Den 54,0 m
× 40,0 m
142 tombes et 11 magasins

Oumm el-Qa'ab
Tombe X Ire dynastie Adjib 32,0 m
× 23,0 m
64 tombes et un magasin

Oumm el-Qa'ab
Tombe U Ire dynastie Semerkhet 26,0 m
× 18,0 m
67 tombes et 2 magasins

Oumm el-Qa'ab
Tombe Q Ire dynastie Qaâ 30,0 m
× 20,0 m
21 tombes et 18 magasins

Saqqarah
- IIe dynastie Hotepsekhemoui  ? -

Saqqarah
- IIe dynastie Ninetjer  ? -

Oumm el-Qa'ab
Tombe P IIe dynastie Peribsen 18,0 m
× 15,0 m
7 magasins

Oumm el-Qa'ab
Tombe V IIe dynastie Khâsekhemoui 70,0 m
× 18,0 m
57 magasins

La tombe « royale » de Nagada

Tombe de Nagada (règne de Aha)
L'un des plus anciens mastabas dont nous ayons connaissance se situe à Nagada, en Haute-Égypte. Celui-ci, découvert par Jacques de Morgan, daterait du tout début de la Ire dynastie9 et représente, selon Jean-Philippe Lauer, le prototype des grandes tombes à redans10. Son attribution reste très controversée. Il fut d'abord proposé, à partir des fragments d'inscriptions relevés sur le site, qu'il s'agissait du tombeau du souverain légendaire Ménès, identifié d'abord à Hor-Aha, ensuite à Narmer9. Les dimensions peu communes de l'édifice vinrent renforcer l'idée que celui-ci était de nature royale.
Cependant, à la suite des dernières fouilles effectuées sur le terrain, une des premières théories visant à y voir la sépulture de la reine Neith-Hotep a été remise à l'ordre du jour. La présence en majorité d'objets de luxe gravés à son nom prouverait bien que cette reine bénéficia d'une sépulture aux dimensions plus ambitieuses que celle de son roi, située à Oumm el-Qa'ab11.
Sa superstructure représente l'archétype de ce style d'architecture. Un grand massif rectangulaire, mesurant 43,40 m sur 26,70 m, était limité par un mur en briques crues épais de 4,20 m, et orné de redans10. Le noyau de ce massif était compartimenté par l'intermédiaire de murs de refend, ces derniers créant cinq chambres dont la chambre sépulcrale, située au centre du mastaba10. Ce mastaba était lui-même ceint par un petit mur d'enceinte en briques crues10. Il semble qu'il n'y eut aucune sépulture subsidiaire, si commune dans les ensembles funéraires contemporains.

Les grands mastabas à redans

Reconstitution du mastaba S-3503 de Saqqarah (Ire dynastie)
Positions des principaux sites funéraires de l'Égypte archaïque
Il y a peu, il était entendu que seuls deux sites archéologiques d'importance détenaient des grands mastabas du type « Nagada », en l'occurrence Oumm el-Qa'ab et Saqqarah12. Mais récemment, les études ont révélé que Giza, Hélouân, Abou Rawash et Tarkhan constituaient également des lieux d'inhumations privilégiés ; le nombre élevé de sépultures et leur richesse architecturale en témoignent.
Les égyptologues s'accordent aujourd'hui à attribuer les sépultures d'Abydos aux pharaons des Ire et IIe dynasties (en partie pour cette dernière)13. Pourtant, les sites tels que Giza, Hélouân, Abou Rawash, Tarkhan et surtout Saqqarah on révélé des édifices funéraires dont la richesse architecturale surpasse bien souvent celle des tombes royales de Haute-Égypte. Ces monuments sont des mastabas à redans (ou encore mastabas à niches, ou mastabas décorés en façade de palais) construits pour l'élite égyptienne.
Décor en façade de palais
Un soin tout particulier a été accordé à la décoration de leurs superstructures. De dimensions imposantes, ceux-ci étaient parés, sous la Ire dynastie, de riches décors en façade de palais. Cet élément architectural acquit une valeur symbolique toute particulière dès l'époque pré-dynastique. Celui-ci se trouve d'ailleurs constamment représenté sur les serekhs (dès l'époque Nagada II)14, prouvant par là qu'il représentait un symbole royal majeur.
La signification première de ce type de décor se perd dans les premiers âges de la culture égyptienne pré-dynastique et aucun accord n'a encore été trouvé à ce sujet. D'une origine égyptienne ou mésopotamienne, cette architecture est assurément associée à une volonté forte d'afficher sa proximité avec le pouvoir royal ainsi que sa place au sommet de la hiérarchie15.
L'appellation « décor en façade de palais » est très discutable puisqu'il ne subsiste rien des palais de cette époque. Nul ne sait donc quel était leur aspect. Il est toutefois très douteux que leurs murs étaient réellement percés de multiples portes à l'instar des enceintes à redans16. Le symbolisme de ce motif ne devait sans doute pas avoir la même signification que ce fut dans un contexte civil ou bien funéraire. Dans une sépulture, les fausses portes permettaient peut-être au ka du souverain de pouvoir sortir afin de profiter des offrandes déposées par les prêtres. Tandis qu'elles empêchaient aux vivants d'accéder dans la sépulture. Quoi qu'il en soit, la profusion de motifs (fausses portes, nattes, mats), de couleurs et de niches affichait la richesse du propriétaire. Les grands mastabas à redans, perchés en haut des collines situées à la lisière de la vallée et aux portes de la cité de Memphis, devaient imposer l'autorité royale, dont le siège était encore en Abydos17.
Les mastabas de la Ire dynastie, à l'instar des tombes royales de cette époque, étaient bordés de petites sépultures dont le nombre variait selon l'importance du propriétaire du mastaba et l'époque à laquelle ce dernier fut édifié. Il a très tôt été suggéré que ces sépultures avaient accueilli les dépouilles de serviteurs (ou d'animaux) sacrifiés peu après la mort du haut fonctionnaire ou du souverain, serviteurs qui auraient, de cette manière, pu continuer à servir leur maitre dans l'au-delà. Cette théorie fut longtemps jugée la plus pertinente par la communauté égyptologique. Seulement, depuis quelques décennies, celle-ci est de plus en plus remise en question. Et l'idée d'un sacrifice, dont la réalité est attestée aux époques prédynastiques, doit être plus nuancée et ne concerner que quelques cas particuliers18. La pratique de ces inhumations disparut progressivement pour disparaitre dès la fin de la Ire dynastie.
La IIe dynastie marque une étape dans l'évolution des grandes sépultures. Le décor en façade de palais disparait progressivement, remplacé par une simple « niche fausse porte ». Les aménagements souterrains, quant à eux, sont de plus en plus complexes et préfigurent ceux du complexe funéraire de Djéser.

L'Ancien Empire

Les sépultures royales de la Ire dynastie étaient entourées par les tombes subsidiaires de serviteurs ; mais cette coutume disparut avec la IIe dynastie. C'est durant la IVe dynastie que cette pratique fut renouvelée. La pyramide de Meïdoum est au centre d'un vaste complexe comprenant de nombreux mastabas affichant des éléments architecturaux traditionnels, mais aussi quelques innovations que l'on retrouvera dans les tombes privées de l'Ancien Empire. C'est ainsi que les grands pharaons de cette dynastie s'entourèrent des hauts dignitaires ayant officié durant leur vie terrestre, et qu'ils s'assurèrent de leurs services pour leur existence céleste. Les mastabas M17, M16 (Néfermaât et M15 (Rahotep) de la nécropole de Meïdoum figurent parmi les plus imposants jamais bâtis par les anciens Égyptiens. Ceux-ci révélèrent en outre un art très raffiné et des œuvres peintes des plus remarquables que l'Égypte nous ait léguées (Oies de Meïdoum).
La nécropole des hauts fonctionnaires du complexe funéraire de Khéops est sans contexte le plus vaste des cimetières privés à mastabas érigés pour servir un souverain dans l'au-delà.

Le mastaba M16 de Néfermaât

Reconstitution du mastaba de Néfermaât à Meïdoum, (IVe dynastie)

Les mastabas de Gizeh

Le complexe funéraire de Khéops se trouve être lui-même au centre d'une vaste nécropole (l'une des plus vastes de la Basse-Égypte) composée de mastabas et de tombes ayant appartenu à des hauts fonctionnaires et des membres de la famille royale contemporains du règne de Khéops et d'autres un peu plus tardives de la IVe à la VIe dynastie. Le mastaba, contemporain de Khéops, suit un plan normalisé décrivant une substructure composée d'un puits vertical aboutissant à une chambre funéraire et une superstructure rectangulaire en pierres calcaires dans laquelle était aménagé un lieu de culte funéraire indiqué par une stèle fausse-porte protégée par une chapelle funéraire19. Les tombeaux de cette époque sont caractérisés par une décoration très sobre, rompant le lien avec la tradition ornementale du règne précédent. Cependant, le répertoire iconographique s'enrichira au fil du temps et passera des représentations de scènes de repas funéraires à la IVe dynastie aux scènes de la vie quotidienne de la VIe dynastie, plus riches et plus personnalisées dont le développement imposera l'accroissement des surfaces à décorer et, par conséquent, du nombre de salles funéraires. Des sculptures typiques du règne de Khéops et de cette nécropole ont été découvertes dans de nombreux mastabas. Il s'agit des têtes de réserves. Fabriquées en plâtre, elles présentent chacune une forte individualité et leur destination, sans doute rituelle, est encore mal comprise. On distingue trois groupes principaux dans cette nécropole, le cimetière est, le cimetière sud (ou G1S) et le cimetière ouest20. Les cimetières ouest et est furent en grande partie étudiés par l'égyptologue George Andrew Reisner.
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Le mastaba el-Faraoun

Article détaillé : Mastaba de Chepseskaf.
Le mastaba Faraoun à Saqqarah.
Le mastaba el-Faraoun est le nom donné par les Égyptiens contemporains au tombeau de Chepseskaf dernier souverain de la IVe dynastie. Ce tombeau marque un tournant dans l'édification des tombes royales de l'Ancien Empire. En effet, depuis la IIIe dynastie chaque pharaon se fera édifier un complexe funéraire dont le principal monument était une pyramide qui atteint avec la IVe dynastie des proportions colossales et une perfection géométrique qui force l'admiration depuis l'Antiquité.
Non seulement Chepseskaf rompt avec le choix de ses prédécesseurs de bâtir le complexe funéraire en face d'Héliopolis en faisant établir le sien propre à Saqqarah, mais plus encore la rupture semble être complète par l'édification non plus d'une pyramide mais d'un gigantesque mastaba qui néanmoins est inclus dans un complexe funéraire.
Ce fait est diversement interprété par les égyptologues. Certaines théories penchent en faveur d'un complexe inachevé en raison de la brièveté du règne ce qui expliquerait que la plupart des éléments du complexe sont en briques crues. D'autres militent pour une remise en question du dogme héliopolitain, le choix de la forme du monument, qui s'apparenterait soit à une reproduction du sanctuaire primitif de Bouto soit à un gigantesque sarcophage démontrant une volonté affichée du roi de se rapprocher du mythe osirien.
Quoi qu'il en soit ce tombeau à l'écart des sentiers battus reste une œuvre typique de la IVe dynastie par la disposition des appartements funéraires royaux, le choix des matériaux de constructions et de revêtement du monument ou encore par le plan du complexe funéraire dans son ensemble.

Le Moyen Empire

En bleu, la chapelle funéraire avec sur le mur du fond la porte postiche. En rouge, le puits qui part du sommet du mastaba et s'enfonce sous terre. En vert, le caveau et son sarcophage. En gris, les remblais qui occupaient en fait une grande partie du mastaba.
La chapelle du mastaba du noble Akhethétep, dont les ruines sont encore visibles sur le plateau de Saqqarah est reconstitué au musée du Louvre.
Mastaba coupe transv.gif Dessin permettant de visualiser l'intérieur d'un mastaba : chapelle, puits, caveau, mobilier funéraire et sarcophage

Fonctions

Le mastaba est à la fois une sépulture pour l'enveloppe charnelle du défunt et le lieu de résidence de son ka. C'est pour cette raison que la forme du mastaba rappelle celle d'un palais.

Des mastabas aux pyramides

Évolution du mastaba initial du complexe funéraire de Djéser à Saqqarah
Évolution du mastaba en pyramide (complexe funéraire de Djéser à Saqqarah)
Nécropole de Memphis, pyramide à degrés de Djéser
Avec les débuts de la IIIe dynastie (vers -2700 à -2600), les mastabas sont devenus des pyramides à degrés, constituées de plusieurs étages successifs ayant la forme globale d'un escalier gigantesque s'élevant vers le ciel. La première et la plus célèbre de ces pyramides à degrés est la pyramide de Djéser à Saqqarah, dont l'architecte était Imhotep. Celui-ci voulut ériger une pyramide à degrés s'élevant, tel un escalier gigantesque, vers le ciel afin de symboliser l'ascension du défunt du « monde souterrain » vers les « Cieux ».
L'étape suivante de l'évolution des pyramides à degrés fut l'édification par le roi Snéfrou d'une pyramide dite rhomboïdale sur le site de Daschour. La pyramide rhomboïdale est un intermédiaire entre les pyramides à degrés et les pyramides à faces lisses. La pyramide rhomboïdale est une pyramide dont les faces lisses constituent une pente par morceaux dont l'inclinaison est différente. Le fait que la pente n'est pas uniforme tout au long de la pyramide, mais rhomboïdale, provient de ce que les architectes à l'origine de cette pyramide pensaient que la pente initiale était trop prononcée et fragilisait la construction ; ils la transformèrent donc suivant la forme décrite précédemment.
Ce type de pyramide est donc la dernière étape menant au stade ultime de l'évolution des pyramides d'Égypte vers les pyramides à faces lisses de la IVe dynastie (vers -2573 à -2454) ; parmi les plus célèbres on trouve les pyramides de Khéops, Khéphren, et Mykérinos, à Gizeh au Caire.

 L'institution forte de la royauté développée par les pharaons sert à légitimer le contrôle de l'État sur la terre, le travail et les ressources qui sont indispensables à la survie et à la croissance de la civilisation égyptienne antique24.

Ancien Empire ( 2700 à 2200 av JC)

Article détaillé : Ancien Empire égyptien.
 L'Ancien Empire égyptien est une période de l'histoire de l’Égypte antique qui couvre une large partie du IIIe millénaire, d'environ 2700 à 2200 av. notre ère. Succédant à la période thinite qui a vu l'apparition de l’État en Égypte, elle comprend les IIIe, IVe, Ve et VIe dynasties, puis s'achève par une période de fragmentation politique, la Ire période intermédiaire.


Les pyramides de Gizeh.
D'importantes avancées sont faites en architecture, en art et en technologie au cours de l'Ancien Empire grâce aux gains de productivité agricole gérée par une administration centrale bien développée25. Sous la direction du vizir, des fonctionnaires collectent les impôts, coordonnent des projets d'irrigation pour améliorer le rendement des cultures, détachent des paysans sur des projets de construction et établissent un système de justice pour maintenir la paix et l'ordre26.  

Avec l'excédent de ressources mises à disposition par une économie productive et stable, l'État est en mesure de financer la construction de monuments colossaux et de commander des œuvres d'art exceptionnelles aux ateliers royaux.

Les pyramides construites par Djéser, Khéops et leurs descendants sont les symboles les plus mémorables de la civilisation égyptienne antique et du pouvoir que détiennent les pharaons.

Pyramides d'Égypte (2740 av JC - 1292 av JC)

Pyramide
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Les pyramides d'Égypte, de tous les vestiges monumentaux que nous ont légués les Égyptiens de l'Antiquité, et notamment les trois grandes pyramides de Gizeh, sont à la fois les plus impressionnantes et les plus emblématiques de cette civilisation. Si elle fut, à son origine, destinée au roi, l'idée d'une sépulture pyramidale fut rapidement reprise par les proches du souverain. Khéops semble avoir été le premier à autoriser ses femmes à se faire élever un tel tombeau.
Tombeaux des rois, des reines et des grands personnages de l'État, dont l'édification remonte pour la grande majorité à l'Ancien Empire, la forme pyramidale de pierre accueille une ou plusieurs chambres internes reliées par des couloirs. La grande pyramide de Gizeh, construite par Khéops, fait partie des sept merveilles du monde antique et est classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité.

Des mastabas aux pyramides

Pyramide à degré de Djéser.
Le mastaba, construction quasi rectangulaire, était la sépulture des souverains de l'Ancien Empire. Les raisons du passage des mastabas aux pyramides ne sont pas clairement établies, mais on évoque généralement le souhait d'atteindre des hauteurs de plus en plus considérables pour manifester l'importance et la puissance du pharaon défunt. Les premiers mastabas, à étage unique, ont tout d'abord évolué vers des mastabas à deux étages permettant d'accueillir de nouvelles structures funéraires, le second étage étant moins large et moins haut que le premier. Au début de la IIIe dynastie (vers -2700 à -2600), les mastabas sont devenus des pyramides dites à degrés, constituées de plusieurs étages successifs. La première et la plus célèbre de ces pyramides à degrés est la pyramide de Djéser à Saqqarah, dont l'architecte était Imhotep. Imhotep voulut ériger une pyramide à degrés s'élevant tel un escalier gigantesque vers le ciel afin de symboliser l'ascension du défunt du « monde souterrain » vers les « Cieux ».
Pyramide rhomboïdale.
Pyramide à faces lisses de Gizeh.
L'étape suivante de l'évolution des pyramides à degrés fut l'édification par le roi Snéfrou d'une « pyramide rhomboïdale » sur le site de Dahchour. La pyramide rhomboïdale est une étape intermédiaire entre la pyramide à degrés et la pyramide à faces lisses. La pyramide rhomboïdale est une pyramide dont les faces lisses constituent une pente à sections d'inclinaisons décroissantes en direction du sommet. La non-uniformité de cette pente pourrait s'expliquer par des difficultés architecturales et par l'instabilité de la maçonnerie de la pyramide. Ce type de pyramide est la dernière étape menant au stade ultime de l'évolution des pyramides d'Égypte vers les pyramide à faces lisses de la IVe dynastie (vers -2573 à -2454). Parmi les plus célèbres, on trouve les pyramides des pharaons Khéops, Khéphren et Mykérinos à Gizeh près du Caire.
Il existe donc quatre grandes formes de pyramides :
  • La pyramide à degrés : pyramide en forme d'escalier, à l'origine une superposition de mastabas de bases différentes. Par exemple, la pyramide de Djéser comporte six gradins pour une hauteur de 60 mètres et une base de 109 mètres × 121 mètres. Les tranches de maçonnerie, inclinées de 16° par rapport à la verticale, font 2,60 mètres de hauteur.
  • La pyramide rhomboïdale : pyramide à deux plans inclinés, l’un partant du bas jusqu’au milieu de l’édifice (58° de pente), l’autre allant vers la pointe (43° 22’). Cette rupture de pente serait due à un changement de plan intervenu durant la construction1.
  • La pyramide à faces lisses : pyramide à quatre parois droites, recouvertes de calcaire très fin leur donnant un aspect lisse. La pyramide de Khéops atteignait 146 mètres de hauteur (actuellement 138 mètres) pour une base de 230 mètres et une pente de 51° 50’. Celle de Khéphren a une pente de 53° pour une hauteur de 143,50 mètres et une base de 215 mètres. Quant à celle de Mykérinos, elle mesurait 66 mètres de hauteur pour une base de 105 mètres et une pente de 51° 20’.
  • La pyramide en forme de sarcophage : malgré certaines inscriptions les désignant comme des pyramides, ces mausolées n’en sont pas d'un point de vue strictement géométrique.

Au sein du complexe funéraire

Article détaillé : Complexe pyramidal égyptien.
Avec la période prédynastique puis la période thinite on assiste à une évolution caractéristique des coutumes funéraires des anciens Égyptiens qui se traduisent pour le personnage le plus puissant du royaume par le creusement d'impressionnantes galeries souterraines accédant au caveau royal et l'édification de monumentales constructions en briques crues signalant dans le désert abydénien l'ultime demeure du roi devenu dieu. Ces structures devinrent de plus en plus complexes tant par leurs dispositions internes qu'externes au cours des IIe et IIIe dynasties. Les pharaons de ces premières lignées développeront davantage cette architecture et les principes qui y présidaient en faisant bâtir de grandes enceintes destinées à servir au culte funéraire du roi qui lui restait enterré à l'écart dans son cénotaphe en dessous d'un monument rappelant le benben, le tertre primordial ou plus probablement la tombe d'Osiris.
C'est avec Djéser de la IIIe dynastie que l'architecture des tombes royales prend un nouvel élan réunissant en un seul complexe ces deux éléments jusque-là distincts et donnant au monument funéraire une envergure inégalée. Non seulement l'architecture se fait de pierres, ce qui représente une véritable révolution technique, mais la forme pyramidale naît, traduisant le devenir de Pharaon une fois qu'il a rejoint le séjour des dieux, indice d'une révolution théologique. En effet, cette forme choisie va très rapidement devenir l'élément principal du complexe funéraire au point qu'il en qualifie la destination et qu'il s'agira désormais de complexe pyramidal. Tout au long de cet Ancien Empire il apparaît certain au vu des découvertes des textes des pyramides que cette architecture répondait à des codes précis, savamment pensés puis inscrits dans la pierre même des caveaux funéraires afin d'ajouter l'écrit éternel à cet écrin de pierre destiné à assurer l'immortalité d'un roi divin.

Construction

Différents types de rampes de construction.
Les pyramides montrent, pour leur époque, le grand savoir des ingénieurs égyptiens capables de faire s'élever de tels monuments avec des moyens très rudimentaires. Les méthodes de construction des pyramides égyptiennes demeurent incertaines. Les données archéologiques sur ces chantiers gigantesques restent très fragmentaires, tandis que les théories fleurissent et se multiplient, surtout depuis la fin du XIXe siècle. Des centaines d'ouvrages consacrés à la pyramide de Khéops prétendent avoir enfin réussi à percer le mystère qui entoure sa construction. Les théories se focalisent généralement sur la Grande pyramide, partant du principe qu'une méthode pouvant expliquer sa construction peut également s'appliquer à toutes les autres pyramides d'Égypte. En fait, rien ne permet d'affirmer que les mêmes méthodes aient été appliquées à toutes les pyramides, de tous types, toutes tailles et toutes époques.

Mystères et fantasme

Article détaillé : Pyramidologie.
De tout temps, ces gigantesques constructions de pierre ont excité l'imaginaire. La raison principale tient peut-être au fait que rarement dans l'histoire de l'humanité, les éléments ayant permis leur construction ne se réuniront à nouveau : un pouvoir théocratique tout-puissant, un pays riche et prospère, une main-d'œuvre nombreuse, une administration très développée et un grand savoir empirique. Dans ces conditions, il est plus valorisant pour les civilisations qui contempleront ces « merveilles », de leur attribuer une origine extraordinaire que d'admettre ses propres limites.
L'égyptologie naissante du XIXe siècle posant plus de questions qu'elle ne pouvait apporter de réponses, des mythes modernes ont vite rempli les trous qu'elle avait laissés. Il faudra de longues années aux égyptologues pour tenter de faire tomber ces mythes, qui malgré tout, restent encore bien vivaces dans la culture contemporaine. Ce qu'il reste de « mystères », ne sont en fait que des questions n'ayant pas encore de réponses unanimes. On peut citer : l'existence ou non de chambres cachées dans la pyramide de Khéops (avec les « trésors » qu'elles pourraient contenir), le protocole exact de construction des pyramides (si tant est qu'il fut unique), la période exacte de construction, ou encore la symbolique qu'avaient ces monuments aux yeux de leurs bâtisseurs.

Rapprochement astronomique

Certains égyptologues (comme Selim Hassan) ou archéo-astronomes (comme Robert Bauval) proposent une théorie selon laquelle il existerait une corrélation entre la position et l'orientation des pyramides de Gizeh et la position des étoiles et notamment de la constellation d'Orion.

Pyramide de Khéops

Pyramide de Khéops.
La Grande pyramide de Khéops est sans nul doute la pyramide la plus célèbre. Formant une pyramide carrée de 137 m de hauteur (initialement de 146 m, c'est-à-dire plus haute que la basilique Saint-Pierre à Rome (139 m)), elle fut édifiée il y a plus de 4500 ans, sous la IVe dynastie, au centre d'un vaste complexe funéraire se situant à Gizeh. Elle est la seule des sept merveilles du monde de l'Antiquité à avoir survécu.
Durant des millénaires, elle fut la construction humaine de tous les records, la plus haute, la plus volumineuse et la plus massive. Véritable symbole de tout un pays, ce monument est depuis plus de 4 500 ans scruté et étudié sans relâche. Le tombeau, véritable chef-d'œuvre de l'Ancien Empire égyptien, représente la concentration et l'aboutissement de toutes les techniques architecturales mises au point depuis la création de l'architecture monumentale en pierre de taille par Imhotep pour la pyramide de son souverain Djéser. Toutefois, les nombreuses particularités architectoniques et les exploits atteints en font une pyramide à part qui ne cesse de captiver l'imagination.

Les plus grandes pyramides d'Égypte

Le classement ci-dessous utilise comme référence la longueur de la base de la pyramide (la hauteur est donnée à titre indicatif).
  1. Pyramide de Khéops (IVe dynastie) : 230 m (146 m) ;
  2. Pyramide rouge, Snéfrou (IVe dynastie) : 219 m (105 m) ;
  3. Pyramide de Khéphren (IVe dynastie) : 215 m (143 m) ;
  4. Pyramide rhomboïdale, Snéfrou (IVe dynastie) : 189 m (105 m) ;
  5. Pyramide de Meïdoum, Snéfrou (IVe dynastie) : 144 m (94 m) ;
  6. Pyramide de Djéser (IIIe dynastie) : 121 × 109 m (62 m).

Classement chronologique

Voir l’article annexe : Localisation des pyramides égyptiennes.
Image Pyramide
et pyramides subsidiaires
Dynastie Pharaon Localisation Dimensions de la base Hauteur d'origine Hauteur actuelle Inclinaison des faces Remarques

Ancien Empire

Djoser IMG 0960.JPG Pyramide de Djéser 3e dyn. Djéser Saqqarah 109,0 m
× 121,0 m
62,0 m
- Pyramide à degrés

Infrasctructure-sekhemkhet.jpg Pyramide de Sekhemkhet 3e dyn. Sékhemkhet Saqqarah 120,0 m (~70,0 m) 8,0 m - Pyramide à degrés inachevée

Chaba Pyramid Substructure.png Pyramide à tranches 3e dyn. Khaba Zaouiet el-Aryan 84,0 m (~40,0 m)
- Pyramide à degrés inachevée

Lepsius I Pyramid.jpg Pyramide n°1 de Lepsius 3e dyn. ? Houni ? Abou Rawash 215,0 m ? (105,0 m -
150,0 m) ?
~20,0 m - Superstructure non définie (pyramide ou mastaba)

Pyramide von Athribis.jpg Pyramide d'Athribis 3e / 4e dyn.? Houni ? / Snéfrou ? Athribis ~20,0 m
inconnue - Petite pyramide disparue dont la fonction et l'attribution sont controversées. La seule pyramide du delta et, jusqu'au XXe siècle, la plus septentrionale des pyramides d'Égypte.


Pyramide d'Éléphantine 3e / 4e dyn. ? Houni ? / Snéfrou ? Éléphantine 18,5 m 10,5 m
- 12,5 m
5,1 m - Pyramide provinciale


Pyramide d'Edfou 3e / 4e dyn. ? Houni ? / Snéfrou ? Edfou 18,8 m
5,5 m - Pyramide provinciale


Pyramide d'Al-Koula 3e / 4e dyn. ? Houni ? / Snéfrou ? près de Hierakonpolis 18,6 m
8,25 m - Pyramide provinciale


Pyramide de Nagada 3e / 4e dyn. ? Houni ? / Snéfrou ? près de Nagada 18,4 m 14,0 m 4,5 m - Pyramide provinciale


Pyramide de Sinki 3e / 4e dyn. ? Houni ? / Snéfrou ? en Abydos 18,5 m 12,5 m 1,35 m - Pyramide provinciale

Pyramide von Saujet el-Meitin.JPG Pyramide de Zaouiet el-Meïtin 3e / 4e dyn. ? Houni ? / Snéfrou ? près de Al-Minya 22,5 m ~17,0 m 4,8 m - Pyramide provinciale


Pyramide de Seïlah 4e dyn. Snéfrou Seïlah ~25,0 m
6,80 m - Pyramide provinciale

02 meidum pyramid.jpg Pyramide de Meïdoum 3e / 4e dyn. Houni et Snéfrou Meïdoum 144,3 m 91,9 m
51°50′ La première tentative de pyramide à faces lisses

Pyramide de culte 26,3 m  ?
- Pyramide à degrés. Première pyramide satellite

Bent Pyramid (I love Naples).jpg Pyramide rhomboïdale 4e dyn. Snéfrou Dahchour 189,4 m 104,7 m 101,1 m 54° / 43° La seule à changement de pente, et la mieux préservée
Dahschur Sattelite Pyramid 01.JPG Pyramide de culte 52,5 m 25,75 m
43°

Egypt.Dashur.RedPyramid.01.jpg Pyramide rouge 4e dyn. Snéfrou Dahchour 219,1 m 109,5 m
43°22' La première pyramide à faces lisses

Great Pyramid (2347859542).jpg Pyramide de Khéops 4e dyn. Khéops Gizeh 230,3 m 146,6 m 138,7 m 51°50′ La plus grande pyramide d'Égypte
Satellite Pyramid G1d.jpg Pyramide G1D 21,75 m 13,8 m
51°50′ Pyramide du culte du Ka
Queen Pyramid of Hetepheres (G1a).jpg Pyramide G1A ~47,5 m ~30,1 m
51°50′ Pyramide attribuée par certains égyptologues à la reine Hétep-Hérès Ire
Meritetis-pyramide.jpg Pyramide G1B (Mérititès Ire) ~48,0 m ~30,5 m
51°50′
Queen Pyramid of Henutsen (G1c).jpg Pyramide G1C (Hénoutsen) ~44,0 m ~28,0 m
51°50′

Abu Rawash Pyramid.jpg Pyramide de Djédefrê 4e dyn. Djédefrê Abou Rawash 106,2 m (57,0 m
– 67,0 m)
11,4 m 51°50′ La plus septentrionale
Satellite Pyramid of Djedefre.jpg Pyramide du culte 26 m ?  ?
 ?

Pyramide de la reine 10,5 m 11,8 m
66°2′

Khephren 009.jpg Pyramide de Khéphren 4e dyn. Khéphren Gizeh 215,2 m 143,5 m
53°7′ a gardé une grande partie de son revêtement

Pyramide de culte (G2a) 21,0 m 15 m
53°7′

Vue-grande-excavation.jpg Grande excavation 4e dyn. Baka ? Zaouiet el-Aryan ~200,0 m

- Pyramide inachevée

Cairo, Gizeh, Pyramid of Menkaure, Egypt, Oct 2005.jpg Pyramide de Mykérinos 4e dyn. Mykerinos Gizeh 102,2 m
× 104,6 m
65,6 m 62,0 m 51°20′
MykerinosTop.jpg Pyramide GIII-a 44,1 m 28,4 m
52°7′
Queen-Pyramid-G-III-b.jpg Pyramide GIII-b 31,2 m 21,0 m
- Pyramide à degrés
Queen-Pyramid-G-III-c.jpg Pyramide GIII-c 31,6 m 21,0 m
- Pyramide à degrés

Mastaba-faraoun-3.jpg Mastaba el-Faraoun 4e dyn. Chepseskaf Saqqarah sud 99,6 m
× 74,4 m
18,9 m
- Un tombeau en forme de sarcophage dont l'infrastructure inspirera celle des pyramides suivantes

Khentkaous Ire Gizeh 2004.jpg Pyramide de Khentkaous Ire 4e dyn. Khentkaous Ire Gizeh 45,8 m
× 45,5 m
17 m
- Une pyramide à degrés, à deux étages


Pyramide n°50 de Lepsius 4e / 5e dyn.?  ? Dahchour





Saqqarah Ouserkaf 06.jpg Pyramide d'Ouserkaf 5e dyn. Ouserkaf Saqqarah 73,3 m 49,4 m
53°7′

Pyramide du culte 21,0 m 13,9 m
53°7′
Saqqarah Ouserkaf 04.jpg Pyramide de Néferhétepès 26,2 m 16,8 m
52°7′ Premier complexe pyramidal pour une reine

Abousir Sahoure 01.jpg Pyramide de Sahourê 5e dyn. Sahourê Abousir 78,8 m 47,3 m 36,0 m 50°11′

Pyramide du culte 15,8 m 11,6 m
56°18′

Neferirkare.jpg Pyramide de Néferirkarê 5e dyn. Néferirkarê Abousir 105,0 m 72,0 m 44,5 m 54°

Pyramide Khentkaous II elevation.jpg Pyramide de Khentkaous II 5e dyn. Khentkaous II Abousir 25,0 m 16,2 m 4,0 m 52°7′

Pyramide du culte 5,2 m ~4,5 m
60°

Abousir Neferefre 01.jpg Pyramide de Néferefrê 5e dyn. Néferefrê Abousir ~65,0 m




Abousir Niouserre 03.jpg Pyramide de Niouserrê 5e dyn. Niouserrê Abousir 78,9 m 50,0 m
51°50′

Pyramide du culte 15,8 m ~10,5 m
56°18′

Lepsius-XXIV pyramid.jpg Pyramide n°24 de Lepsius 5e dyn. Niouserrê? Abousir 31,5 m ? 27,3 m ?
60°15′

Pyramide du culte ~10,0 m  ?
 ?

Lepsius-XXV pyramid.jpg Pyramide n°25 de Lepsius I 5e dyn. Niouserrê ? Abousir 27,70 m × 21,53 m  ?



Pyramide n°25 de Lepsius II 21,70 m × 15,70 m  ?




Pyramide de Menkaouhor 5e dyn. Menkaouhor Saqqarah 52,0 m





Pyramide inachevée 5e dyn. Chepseskarê ? Abousir (~105,0 m) ?




Pyramide Djedkare elevation.jpg Pyramide de Djedkarê Isési 5e dyn. Djedkarê Saqqarah-Sud 78,8 m 52,5 m
51°50′ Elle servira de modèle pour les pyramides suivantes

Pyramide du culte 15,8 m 17,1 m ?
65°13′

Pyramide de reine 41,0 m 21,0 m
62°

Pyramide du culte 4,0 m




Pyramid of Unas.jpg Pyramide d'Ounas 5e dyn. Ounas Saqqarah 57,7 m 43,0 m
56°18′ La première pyramide à textes

Pyramide du culte 11,5 m 11,5 m
63°26′

Saqqarah Teti 01.jpg Pyramide de Téti 6e dyn. Téti Saqqarah 78,8 m 52,0 m
53°7′

Pyramide du culte 15,7 m 15,7 m
63°26′

Pyramide d'Ipout Ire 21,0 m 21,0 m 7,0 m 63°

Pyramide de Khouit II 21,0 m  ?
 ?

Pyramide de Sescheschet 22,0 m ~14,0 m ~5,0 m 51°


Pyramide de Pépi Ier 6e dyn. Pépi Ier Saqqarah 78,8 m 52,5 m 12,0 m 53°7′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 15,7 m 15,7 m
63°26′

Pyramide de Noubounet 21,0 m 21,0 m



Pyramide d'Inenek Inti / Inti 21,0 m 21,0 m
63°26′

Pyramide du culte 6,3 m 6,3 m
63°

Pyramide ouest 21,0 m 21,0 m 3,0 m


Pyramide de Mérétitès II 21,0 m  ?
 ?

Pyramide d'Ânkhésenpépi II 31,2 m  ?
 ? Pyramide à textes

Pyramide d'Ânkhésenpépi II 15,8 m  ?
 ?

Pyramide du culte 3,1 m 3,1 m
63°

Pyramide de Haaherou 22,6 m  ?
 ?

Pyramide de Behenou





Pyramide du culte





Plan-appartements-merenre.jpg Pyramide de Mérenrê Ier 6e dyn. Mérenrê Ier Saqqarah 78,6 m (52,4) m
53°7′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 15,7 m ? 15,7 m ?
63°26′

PepiIIPyramid.jpg Pyramide de Pépi II 6e dyn. Pépi II Saqqarah 78,8 m 52,5 m
53°7′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 15,7 m 15,7 m
63°26′

Pyramide de Neith 23,9 m 21,5 m
60°56′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 5,2 m 4,7 m
61°

Pyramide d'Ipout II 22,0 m 15,8 m
55°

Pyramide du culte 3,7 – 4,2 m ?  ?
63° ?

Pyramide d'Oudjebten 23,9 m 25,6 m
65°13′ Pyramide à textes

Pyramide du culte  ?  ?
 ?

Première période intermédiaire


Pyramide d'Iti 8e dyn. Iti  ?






Pyramide de Néferkarê 8e dyn. Néferkarê Nébi  ?






Pyramide de Qakarê-Ibi 8e dyn. Qakarê-Ibi Saqqarah 31,5 m 21,0 m 3,0 m 53°7′ ? Pyramide à textes

Khui-Pyramid.png Pyramide de Khoui 8e dyn. Khoui Dara (Égypte) 130,0 m
4,0 m
Pyramide à degrés ou mastaba ?


Pyramide de Mérikarê II 10e dyn. Mérikarê II Saqqarah





Moyen Empire


Pyramide de Rêhérychefnakht 11e / 12e dyn. Rêhérychefnakht Saqqarah 13,1 m


Pyramide de remploi dans le complexe de Pépi Ier

AmenemhetIPyramid.jpg Pyramide d'Amenemhat Ier 12e dyn. Amenemhat Ier Licht 84,0 m 55,0 m
54°27′

Licht-senwsPyramids 01.jpg Pyramide de Sésostris Ier 12e dyn. Sésostris Ier Licht 105,0 m 61,3 m
49°23′

Pyramide du culte 15,8 m/ 18,4 m 15,8 m/ 18,4 m
63°

Pyramide de Néferou 21,0 m 18,9 m
63°26′

Pyramide d'Itakaiet 16,8 m 16,8 m
63°26′

Pyramide de reine no 3 16,8 m 16,8 m
63°26′

Pyramide de reine no 4 16,8 m  ?
 ?

Pyramide de reine no 5 16,3 m 16,3 m
63°26′

Pyramide de reine no 6 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Pyramide de reine n°7 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Pyramide de reine n°8 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Pyramide de reine n°9 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Appartements1-amenemhatII.jpg Pyramide d'Amenemhat II
(pyramide blanche)
12e dyn. Amenemhat II Dahchour 84,0 m  ?
 ?

Pyramid at Lahun.jpg Pyramide de Sésostris II 12e dyn. Sésostris II El-Lahoun 106,0 m 48,7 m
42°33′

Pyramide de reine 26,6 m 18,8 m ?
54°27′ ?

Photo-pyramide-sesostris3.jpg Pyramide de Sésostris III 12e dyn. Sésostris III Dahchour ~105,0 m ~63,0 m ?
50°11′

Pyramide de Nysou-Montjou (n°1) 16,8 m  ?
 ?

Pyramide de la reine Nefret-Henout (n°2) 16,8 m 14,7 m/ 16,8 m
60°15′/ 63°26′ ?

Pyramide de la reine Itakayet (no 3) 16,8 m 14,7 m/ 16,8 m
60°15′/ 63°26′ ?

Pyramide de reine (no 4) 16,8 m 13,1 m ?
57°15′

Pyramide du culte du Ka (no 5)





Pyramide de Oueret Ire (no 6) 22,1 m 19,3 m/ 22,1 m ?
60°15′ ?/ ?

Pyramide de Oueret II (n°7) 22,1 m 19,3 m ?
60°15′ ?

BlackPyramidOfAmenemhetIII.jpg Pyramide d'Amenemhat III 12e dyn. Amenemhat III Dahchour 105,0 m 75,0 m
55° ?

GD-EG-Fayoum010.JPG Pyramide de Hawara 12e dyn. Amenemhat III Hawara 105,0 m ~58,0 m
48°48′ Site du fameux labyrinthe décrit par les grecs de l'antiquité


Pyramide de Néferouptah 12e dyn. Néferouptah Hawara ~45,0 m ~30,0 m
~53°


Pyramide de Dahchour centre 12e / 13e dyn. Amenemhat II ? / Amenemhat IV ? Dahchour


-

Mazghouna-sud-photo.jpg Pyramide sud de Mazghouna 12e / 13e dyn. Amenemhat IV ? Mazghouna 52,5 m




Mazghouna-nord-axono2.jpg Pyramide nord de Mazghouna 12e / 13e dyn. Néférousobek ? Mazghouna > 52,5 m




Deuxième période intermédiaire

Plan-complexe-ameni-kemaou copie.jpg Pyramide d'Ameni Kemaou 13e dyn. Ameni Kemaou Dahchour 52,5 m  ?
 ?

Khendjer-complexe-1.jpg Pyramide de Khendjer 13e dyn. Khendjer Saqqarah 52,5 m 37,5 m 1,0 m 55°

Pyramide du culte (ou de reine ?) 25,5 m  ?
 ?

Plan-anonyme-saqqarah-sud.jpg Pyramide inachevée de Saqqarah sud 13e dyn.  ? Saqqarah-Sud 94,5 m





Pyramide SAK S3 13e dyn.  ? Saqqarah-Sud 55,0 m





Pyramide SAK S7 13e dyn.  ? Saqqarah-Sud






Pyramide A de Dahchour sud 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide B de Dahchour sud 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 46 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 49 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 50 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 51 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 53 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide de Aja Ier 13e dyn. Aja Ier inconnue






Pyramide de Sobékemsaf Ier 17e dyn. Sobekemsaf Ier Dra Abou el-Naga






Pyramide de Sobekemsaf II 17e dyn. Sobekemsaf II Dra Abou el-Naga






Pyramide de Antef VI 17e dyn. Antef VI Dra Abou el-Naga


60°


Pyramide de Antef V 17e dyn. Antef V Dra Abou el-Naga 11,0 m 13,0 m 1,20 m



Pyramide de Kamose 17e dyn. Kamose Dra Abou el-Naga 8,0 m

66°

Nouvel Empire


Pyramide d'Ahmosis 18e dyn. Ahmosis Abydos 52,5 m

60° Il s'agit en fait d'un cénotaphe
Quelques pyramides souffrant d'un état de délabrement très avancé, échappent encore à la classification :

Pyramides perdues

Près d'une centaine de pyramides (pyramides subsidiaires et provinciales comprises) sont actuellement connues. Les pyramides de plusieurs souverains de l'Ancien Empire n'ont pas encore pu être localisées, notamment celles de Ouserkarê, Mérenrê II et Nitocris. De même des pyramides de reines reposent toujours enfouies sous les sables, comme celle de Ânkhésenpépi Ire par exemple, auxquelles il faut sans doute ajouter quelques pyramides de souverains et reines obscurs de la première période intermédiaire égyptienne et de la deuxième période intermédiaire égyptienne n'ayant laissé aucune trace dans l'histoire.
L'égyptologue allemand Rainer Stadelmann a décelé les vestiges de trois pyramides, toutes situées à Dahchour, la pyramide A de Dahchour Sud, la pyramide B de Dahchour sud et la pyramide anonyme de Dahchour. Cette dernière, située au sud de la pyramide d'Amenemhat II a malheureusement été très endommagée par la construction d'un pipeline. Les deux pyramides de Dahchour sud n'ont encore fait l'objet d'aucune étude.
Une étude est effectuée en 2006 par l'équipe allemande du Deutsches Archäologisches Institut. Celle-ci visait à repérer des vestiges dans deux zones vierges de toutes prospections, celles de Saqqarah Sud et de Dahchour Sud (près de Mazghouna). Il en est ressorti que, outre de nombreux monuments divers, des pyramides inachevées devaient reposer sous les sables. L'équipe nomma deux pyramides, pyramide SAK S3 et pyramide SAK S7, situées près de la pyramide inachevée de Saqqarah sud et de la pyramide de Khendjer, ainsi que pyramide DAS 53, près de la pyramide nord de Mazghouna. Aucune fouille n'est actuellement programmée pour mettre au jour l'un ou l'autre de ces monuments.
En 2013, une équipe belge découvre la pyramide de Khay à Louxor2.

Textes

Article détaillé : Textes des pyramides.
« Tu ne t'éteindras pas, tu ne finiras pas. Ton nom durera auprès des hommes. Ton nom viendra à être auprès des dieux. » Cette promesse de vie éternelle adressée à Pépi Ier (-2289/-2247) et gravée sur les parois de son appartement funéraire appartient à un des plus anciens recueils de textes de l'humanité. Il est probable que ces incantations, qui aidaient le souverain à renaître dans l'au-delà, furent récitées par les prêtres jusqu'à la Ve dynastie. Si quelques hiéroglyphes ornaient les monuments funéraires de Djéser, c'est à partir d'Ounas (-2380/-2350), dernier roi de la Ve dynastie, que les textes des pyramides sont gravés dans les appartements funéraires royaux. En les faisant graver sur les parois de leur tombeau, les rois se les appropriaient et surtout s'affranchissaient de l'influence des ecclésiastiques. Les textes comportaient aussi des formules qui assuraient au défunt la force nécessaire à son ultime voyage. Des formules magiques étaient censées protéger la sépulture contre les intrusions extérieures. Disposé en longues colonnes, le texte est tracé à l'aide de poudre de malachite, ce qui lui donne une teinte verte, symbole de renaissance à l'instar des jeunes pousses qui se dressent sur le limon après les crues du Nil. Mais à la fin de l'Ancien Empire (-2700/-2200), les pyramides royales en perdent l'exclusivité et dès la Première période intermédiaire (-2200/-2033), les particuliers s'approprient des brides du texte qu'ils font inscrire à l'intérieur de leur sarcophage. Ces textes des sarcophages sont repris en partie dans le livre des morts. Inscrit sur papyrus, le texte sera alors déposé dans la tombe du défunt durant toute la Basse époque égyptienne (-644/-332).



Avec la montée en puissance de l'administration centrale émerge une nouvelle classe composée de scribes instruits et de fonctionnaires à qui le pharaon accorde des propriétés en guise de paiement pour leurs services. Les pharaons accordent également des terres pour leur culte mortuaire et les temples afin de s'assurer que ces institutions disposent de suffisamment de ressources pour assurer le culte du pharaon après sa mort. À la fin de l'Ancien Empire, cinq siècles de ces pratiques féodales ont lentement érodé le pouvoir économique du pharaon qui ne peut plus se permettre de soutenir une vaste administration centralisée27. Au fur et à mesure que le pouvoir du pharaon décroit, les gouverneurs régionaux, appelés nomarques, commencent à défier la suprématie du pharaon. Cette situation, combinée avec des sécheresses sévères entre -2200 et -215028, cause finalement l'entrée du pays dans une période de 140 ans dominée par la famine et des troubles, connue comme la Première Période Intermédiaire29.

Première Période Intermédiaire (150 ans)

 La Première Période intermédiaire est une séquence historique de l'Égypte antique, à cheval sur les XXIIe siècle et XXIe siècle avant notre ère, qui s'étend sur environ cent-cinquante ans entre la fin de l'Ancien Empire égyptien et le début du Moyen Empire égyptien.Elle est marquée par de nombreuses difficultés socio-politiques et représente une déliquescence du pouvoir pharaonique.

 

Après l'effondrement de l'administration centrale égyptienne à la fin de l'Ancien Empire, l'administration ne peut plus soutenir ou stabiliser l'économie du pays. En temps de crise, les gouverneurs des régions ne peuvent pas compter sur l'aide du roi et les pénuries alimentaires qui en découlent se transforment alors en famines et les différends politiques dégénèrent en petites guerres civiles. Pourtant, en dépit des difficultés, les dirigeants locaux qui ne doivent aucun tribut au pharaon usent de leur indépendance nouvellement acquise pour établir une culture florissante dans les provinces. Comme celles-ci contrôlent leurs propres ressources, les provinces s'enrichissent, comme en témoignent les sépultures plus vastes et de meilleure qualité dans toutes les classes sociales30. Dans un élan de créativité, les artisans provinciaux adoptent et adaptent les motifs culturels autrefois réservés à la royauté de l'Ancien Empire. Dans le même temps, les scribes développent des styles littéraires exprimant l'optimisme et l'originalité de l'époque31.
Libérés de leur loyauté envers le pharaon, les dirigeants locaux commencent à rivaliser pour le contrôle du territoire et du pouvoir. En -2160, les dirigeants d'Hérakléopolis contrôlent la Basse-Égypte, tandis qu'un clan rival basé à Thèbes, la famille Antef, prend le contrôle de la Haute-Égypte. À mesure que la puissance des Antef grandit, leur contrôle s'étend de plus en plus vers le nord, jusqu'à ce qu'un affrontement entre les deux dynasties rivales devienne inévitable. Autour de -2055, les forces thébaines sous le règne de Nebhepetrê Montouhotep II défont finalement les dirigeants hérakléopolitains, réunissant à nouveau les deux royaumes et inaugurant ainsi une période de renaissance économique et culturelle appelée le Moyen Empire32.

Moyen Empire ( 2033 - 1786 av JC)

Article détaillé : Moyen Empire égyptien.

Le Moyen Empire couvre une période allant des environs de -2033 à -1786 et a connu deux dynasties:
  • XIe dynastie (-2106 à -1963), ce n'est que sous Montouhotep II, vers -2033, lorsque le pays est réunifié, qu'on considère que la première période intermédiaire prend fin et que débute le Moyen Empire.
  • XIIe dynastie (-1963 à -1786).

Les pharaons du Moyen Empire restaurent la prospérité et la stabilité du pays, stimulant ainsi une résurgence de l'art, de la littérature et des projets de construction monumentale33. Montouhotep II et ses successeurs de la XIe dynastie règnent sur Thèbes jusqu'à ce que le vizir Amenemhat déplace la capitale à Licht (oasis du Fayoum) juste après son couronnement autour de -198534,35. À partir de la ville de Licht, les pharaons de la XIIe dynastie entreprennent un vaste projet de remise en état et d'irrigation des terres pour augmenter la production agricole dans la région. En outre, l'armée reconquiert la Nubie, région riche en carrières et en mines d'or, tandis que les ouvriers construisent une structure défensive dans l'est du delta, appelée les « Murs du Prince », pour se défendre contre une attaque étrangère36.
Avec la stabilisation du pouvoir politique et militaire, et l'opulence générée par l'exploitation des terres agricoles et des mines, la population du pays croît en même temps que les arts et la religion. Contrairement au comportement élitiste de l'Ancien Empire envers les dieux, le Moyen Empire connait une recrudescence de la piété (que l'on pourrait qualifier aujourd'hui de démocratisation) pour l'au-delà, dans lequel l'âme de tout homme est accueillie après la mort parmi les dieux37. De nouveaux sommets de perfection technique sont atteints au Moyen Empire à travers la littérature qui traite de sujets et de personnages sophistiqués avec un style éloquent31 et la sculpture de reliefs qui saisissent les moindres détails de chaque chose38.
Le dernier grand souverain du Moyen Empire, Amenemhat III, permet aux colons asiatiques de s'installer dans la région du delta du Nil pour fournir de la main d'œuvre suffisante pour ses campagnes particulièrement ambitieuses. Ses campagnes d'extraction minière et de construction, combinées avec les crues du Nil plus tard dans son règne, mettent à rude épreuve l'économie et précipitent le pays dans un lent déclin lors de la deuxième période intermédiaire. Au cours de ce déclin, correspondant aux XIIIe et XIVe dynasties, les colons asiatiques prennent peu à peu le contrôle de la région du delta pour finalement monter sur le trône d'Égypte, sous le nom d'Hyksôs39.

Deuxième Période Intermédiaire ( 100 ans)

Article détaillé : Deuxième Période Intermédiaire égyptienne.
 La Deuxième Période intermédiaire, caractérisée par une période d'instabilité dans l'histoire de l'Égypte antique, se situe entre le Moyen Empire et le Nouvel Empire entre 1650 et 1550 av. J.-C.
Vers -1650, au fur et à mesure que le pouvoir des pharaons du Moyen Empire s'affaiblit, les immigrants asiatiques vivant dans la ville d'Avaris, dans le delta oriental, prennent le contrôle de la région et contraignent le gouvernement central à se retirer à Thèbes, où le pharaon est traité comme un vassal qui doit rendre hommage40. Les Hyksôs (littéralement, les « souverains étrangers ») imitent le modèle de gouvernement égyptien et se désignent eux-mêmes comme des pharaons, intégrant ainsi les éléments égyptiens dans leur culture correspondant au milieu de l'âge du bronze41.
Après leur repli, les rois de Thèbes se retrouvent pris au piège entre les Hyksôs au nord et leurs alliés nubiens, les Koushites, au sud. Après une centaine d'années d'inaction, les forces thébaines se rassemblent vers -1555 et contestent le pouvoir des Hyksôs dans un conflit qui s'étend sur plus de trente ans40. Les pharaons Séqénenrê Taâ et Kamosé réussissent finalement à vaincre les Nubiens, mais ce n'est que le successeur de Kamosé, Ahmôsis Ier, qui mène avec succès une série de campagnes qui libère définitivement l'Égypte de la présence des Hyksôs. L'armée devient ainsi une priorité pour les pharaons du Nouvel Empire qui suit afin d'assurer l'extension des frontières et sa domination complète sur le Proche-Orient42.

Nouvel Empire ( 1552 à 1069 av JC)

Article détaillé : Nouvel Empire égyptien.


Le Nouvel Empire est la période la plus prospère de toute l'histoire égyptienne.
C'est une période de raffinement et d'évolutions qui s'étale sur un peu plus de cinq siècles.
L'initiateur est Ahmôsis Ier, premier roi de cette époque. Chasseur des Hyksôs, il va mettre en place les fondations du Nouvel Empire en compagnie de sa mère Iâhhotep et de son épouse Ahmès-Néfertary.
Le Nouvel Empire couvre une période allant d'environ 1500 à 1000 av. J.-C., et est formé de trois dynasties :

L'étendue de l'Égypte antique à son apogée territoriale.
Les pharaons du Nouvel Empire instaurent une période de prospérité sans précédent en sécurisant leurs frontières et en renforçant les liens diplomatiques avec leurs voisins. Les campagnes militaires menées sous Thoutmôsis Ier et son petit-fils, Thoutmôsis III, étendent l'influence des pharaons en Syrie et en Nubie. Elles renforcent également les loyautés et ouvrent l'accès aux importations essentielles telles que le bronze et le bois43. Les pharaons du Nouvel Empire commencent une campagne de grande envergure pour promouvoir le dieu Amon dont le culte est basé à Karnak. Ils construisent également des monuments à la gloire de leurs propres réalisations, tant réelles qu'imaginaires. La pharaonne Hatchepsout utilise ce type de propagande pour légitimer ses prétentions au trône44. Son règne a été marqué par le succès de ses expéditions commerciales vers Pount, un temple mortuaire élégant, une paire d'obélisques colossales et une chapelle à Karnak. Cependant, malgré ses réalisations, le neveu et beau-fils d'Hatchepsout, Thoutmôsis III cherche à effacer son héritage vers la fin de son règne, peut-être en guise de représailles pour avoir usurpé son trône45.
Vers -1355, la stabilité du Nouvel Empire est menacée quand Amenhotep IV monte sur le trône et impulse une série de réformes radicales et chaotiques. Changeant son nom en Akhénaton, il promeut le précédemment obscur dieu soleil, Aton, comme divinité suprême et supprime le culte des autres divinités46. Il transfère la capitale à Akhetaton (Tell el-Amarna, de nos jours) et fait la sourde oreille aux affaires étrangères tout absorbé qu'il est par sa nouvelle religion et son style artistique. Après sa mort, le culte d'Aton est rapidement abandonné et les pharaons ultérieurs Toutânkhamon, Aÿ et Horemheb effacent toute référence à l'hérésie d'Akhénaton, maintenant connue comme l'époque amarnienne47.
Vers -1279, Ramsès II monte sur le trône et continue à construire plus de temples, à ériger de nouvelles statues et obélisques et engendre plus d'enfants que tout autre pharaon dans l'histoire48. En chef militaire audacieux, Ramsès II conduit son armée contre les Hittites à la bataille de Qadesh et, après que les combats atteignent l'impasse, accepte finalement le premier traité de paix enregistré vers -125849. La richesse de l'Égypte en fait cependant une cible de choix pour l'invasion, en particulier par les Libyens et les Peuples de la mer. Au début, l'armée réussit à repousser ces invasions, mais l'Égypte perd finalement le contrôle de la Syrie et de la Palestine. L'impact des menaces extérieures est par ailleurs aggravé par des problèmes internes tels que la corruption, le vol des tombes et les troubles civils. Les grands prêtres du temple d'Amon à Thèbes accumulent de vastes étendues de terres et des richesses qui contribuent à l'accroissement de leur pouvoir durant la Troisième Période Intermédiaire50.

Troisième Période intermédiaire (1098 à 667)

Article détaillé : Troisième Période intermédiaire égyptienne.


À la fin de la XXe dynastie, Ramsès XI (-1098 à -1069) a perdu tout pouvoir et le pays se divise : à partir de -1080 environ, Hérihor, grand prêtre d'Amon à Thèbes, devient une sorte de pseudo-pharaon, à Thèbes alors que Ramsès XI dirige le nord du pays. À sa mort, Smendès, un inconnu, peut-être apparenté à Hérihor, fonde la XXIe dynastie, qui ne règne que sur la Basse-Égypte, il installe sa capitale dans le Nord-Est du delta du Nil, à Tanis. Le clergé d'Amon continue de régner sur la Thébaïde, dans une vassalité toute théorique à l'égard du pharaon. Ainsi se déroule la dynastie. À noter Psousennès Ier (vers -1040 à -993), est le seul pharaon dont la tombe a été découverte totalement inviolée.
Pendant ce XIe siècle, des tribus libyennes, les « Machaouach », s'infiltrent en Égypte et forment des chefferies dans l'ouest du delta. Vers -950, un pharaon d'origine libyenne, Chechonq Ier, monte sur le trône de Tanis après avoir épousé la fille du dernier pharaon de la XXIe dynastie. Il fonde ce qu'on appellera la XXIIe dynastie, dite dynastie libyenne. Une partie du clergé d'Amon se réfugie alors en Haute Nubie, plus précisément à Napata. Parmi les pharaons de cette dynastie, on citera Osorkon II, connu en particulier par la « triade » qui figure au musée du Louvre.
  • La XXIIIe dynastie règne en parallèle avec la fin de la dynastie précédente et voit l'éclatement du territoire en plusieurs royaumes indépendants ; on parle d'anarchie libyenne car si ses pharaons sont apparentés ils forment un ensemble hétéroclite, presque féodal, régnant la plupart du temps en concurrence et guerroyant les uns contre les autres.
Vers -818, un autre pharaon libyen fonde la XXIIIe dynastie, et installe sa capitale à Bubastis, également située dans la partie est du delta. Ainsi deux pouvoirs se partagent le delta; ils s'ajoutent au pouvoir thébain, au sud et à celui de Napata, en Haute Nubie, plongeant ainsi le pays dans la division et l'anarchie. Osorkon III (XXIIIe dynastie) essaie d'affaiblir le pouvoir du grand prêtre en confiant la charge de « divine Adoratrice d'Amon » (voir Place de la femme en Égypte) à une princesse de sang royal, pour réconcilier sa dynastie et le clergé: ce sera en vain.
Venant du sud cette fois, Piânkhy, nubien et roi de Napata, conquiert la Haute-Égypte et cherche à s'emparer du delta pour achever la réunification: c'est aussi un échec. À cette époque cohabitent les XXIVe dynastie « libyenne », dans le delta et la XXVe dynastie « kouchite » ou « éthiopienne » dans le sud. Ces guerres intestines, affaiblissent profondément l'Égypte. La dynastie koushite parviendra à conquérir l'ensemble du territoire mais les Assyriens en profitent pour étendre leur empire au Proche-Orient et en -667, Assurbanipal impose sa suzeraineté aux roitelets égyptiens. Cela marque le début d'une longue série d'invasions qui se poursuivront, après la fin de la « troisième période intermédiaire », tout au long de la Basse Époque.
Autour de -730, les Libyens de l'ouest provoquent la fracture de l'unité politique égyptienne.
Après la mort de Ramsès XI en -1078, Smendès prend le contrôle de la partie nord de l'Égypte, à partir de la ville de Tanis. Quant au sud du pays, il est alors contrôlé par les grands prêtres d'Amon à Thèbes, qui ne reconnaissent Smendès que de nom51. Pendant ce temps, les Libyens s'installent dans le delta occidental où leurs chefs prennent de plus en plus leur autonomie. Les princes libyens prennent le contrôle du delta sous Sheshonq Ier en -945, fondant ainsi la dynastie soi-disant libyenne ou bubastite qui règne pendant environ 200 ans. Sheshonq reprend également le contrôle du sud de l'Égypte en plaçant des membres de sa famille à des postes clés du clergé. Le pouvoir des bubastites s'amenuise à mesure qu'une dynastie rivale émerge dans le delta à Léontopolis et que les Koushites menacent le sud du pays. Autour de -727, le roi Koushite, Piânkhy, envahit le nord de l'Égypte et prend le contrôle de Thèbes, puis finalement du delta52.
Le prestige de l'Égypte chute considérablement à la fin de la troisième période intermédiaire. Ses alliés étrangers tombent en effet sous la sphère d'influence de l'Assyrie et, à partir de -700, la guerre entre les deux États devient inévitable. Entre -671 et -667, les Assyriens entament les hostilités contre l'Égypte. Les règnes de Taharqa et de son successeur, Tanoutamon, sont marqués par le conflit permanent avec les Assyriens, contre lesquels les dirigeants nubiens accumulent plusieurs victoires53. Les Assyriens repoussent finalement les Koushites en Nubie, occupent la ville de Memphis et saccagent les temples de Thèbes54.

Basse époque ( 750 à 332 av JC)

Article détaillé : Basse époque égyptienne.
En l'absence de plans de conquête permanente, les Assyriens abandonnent le contrôle de l'Égypte à une série de vassaux, connus sous le nom de rois Saïtes de la XXVIe dynastie. Dès -653, le roi Psammétique Ier arrive à chasser les Assyriens avec l'aide de mercenaires grecs recrutés pour former la première armée navale d'Égypte. L'influence grecque s'accroît considérablement à mesure que la ville de Naucratis devient le foyer des Grecs dans le delta. Les rois Saïtes basés dans la nouvelle capitale de Saïs connaissent une brève mais vive résurgence dans l'économie et la culture, mais en -525, les puissants Perses, dirigés par Cambyse II, commencent leur conquête de l'Égypte et finissent par capturer le pharaon Psammétique III à la bataille de Péluse. Cambyse II prend alors le titre officiel de Pharaon, mais gouverne depuis sa ville natale de Suse en laissant l'Égypte sous le contrôle d'une satrapie. Même si quelques révoltes contre les Perses sont couronnées de succès au Ve siècle, l'Égypte n'est pas en mesure de renverser définitivement les Perses55.
À la suite de son annexion par la Perse, l'Égypte est rejointe par Chypre et la Phénicie dans la sixième satrapie de l'empire perse achéménide. Cette première période de la domination perse sur l'Égypte, aussi connue comme la XXVIIe dynastie, prend fin en -402. De -380 à -343, la XXXe dynastie est la dernière maison royale indigène à régner sur l'Égypte avec Nectanébo II. Une brève restauration de la domination perse, parfois désignée sous le nom de XXXIe dynastie, commence en -343. Après onze ans seulement, en -332, le souverain perse Mazaces remet le trône d'Égypte sans se battre à Alexandre le Grand56.

Dynastie ptolémaïque ( 332 - 30 av JC)

Article détaillé : Dynastie des Ptolémées.
En -332, Alexandre le Grand conquiert l'Égypte avec peu de résistance des Perses et est accueilli par les Égyptiens comme un libérateur. L'administration établie par les successeurs d'Alexandre, les Ptolémées, est basée sur un modèle égyptien dont la nouvelle capitale est Alexandrie. La ville sert à mettre en valeur la puissance et le prestige de la domination grecque et devient un siège d'apprentissage et de culture, autour de la célèbre bibliothèque d'Alexandrie57. Le phare d'Alexandrie éclaire alors le chemin de nombreux bateaux de commerce sur lesquels les Ptolémées basent l'économie du pays, avec notamment la fabrication du papyrus58.
Afin de s'assurer de la loyauté du peuple, les Ptolémées soutiennent les traditions garantissant ainsi que les traditions égyptiennes ne soient pas supplantées par la culture grecque. Ils construisent de nouveaux temples de style égyptien, avec l'appui des cultes traditionnels et se présentent eux-mêmes comme pharaons. Certaines traditions fusionnent comme le syncrétisme du panthéon divin à mi-chemin entre les divinités grecques et égyptiennes (tel que Sarapis) ou les motifs traditionnels égyptiens influencés par la sculpture grecque. Malgré leurs efforts pour apaiser les Égyptiens, les Ptolémées sont contestés par la rébellion de la population indigène, les rivalités familiales et la puissante foule d'Alexandrie qui se forme à la mort de Ptolémée IV59. En outre, à mesure que Rome compte davantage sur ses importations de grain en provenance d'Égypte, les Romains s'intéressent fortement à la situation politique du pays. La poursuite des révoltes égyptiennes, l'ambition exacerbée des politiciens et les puissants opposants syriens rendent cette situation instable, menant Rome à envoyer des forces pour sécuriser le pays comme une province de son empire60.

Période romaine ( 30 à

Article détaillé : Période romaine de l'Égypte.

L'Égypte devient une province de l'Empire romain en -30, après la défaite de Marc Antoine et de Cléopâtre VII par Octave (le futur empereur Auguste) lors de la bataille d'Actium. Les Romains dépendent alors fortement des expéditions de grain en provenance d'Égypte, et la légion romaine, sous le contrôle d'un préfet nommé par l'Empereur, réprime les révoltes, applique strictement la collecte de lourdes taxes et empêche les attaques de bandits qui devenaient de plus en plus répandues61. Alexandrie devient un centre de plus en plus important sur la route commerciale vers l'Orient, au fur et à mesure qu'augmente la demande de Rome pour l'exotisme oriental62.
Bien que les Romains aient une attitude plus hostile que les Grecs à l'égard des Égyptiens, certaines traditions comme la momification et le culte des dieux traditionnels se poursuivent63. L'art du portrait de momies est florissant et quelques-uns des empereurs romains se font eux-mêmes dépeindre sous les traits de pharaons, mais dans une moindre mesure toutefois que les Ptolémées. L'administration locale adopte le style de l'administration romaine et reste fermée aux Égyptiens indigènes63.
Dès le milieu du premier siècle de notre ère, le christianisme s'enracine à Alexandrie sous la forme d'un culte alternatif accepté. Il s'agit toutefois d'une religion sans compromis qui cherche à gagner des convertis issus du paganisme, menaçant ainsi les traditions religieuses populaires. Cela conduit à la persécution des convertis au christianisme dont le point culminant est atteint avec les grandes purges ordonnées par Dioclétien en 30364. En 391, l'empereur chrétien Théodose présente une loi qui interdit les rites païens et ferme les temples65. Alexandrie devient le théâtre de grandes émeutes anti-païennes au cours desquelles l'imagerie religieuse publique et privée est détruite66. Par conséquent, la culture païenne de l'Égypte décline progressivement. Alors que la population indigène continue à parler sa langue, l'aptitude à lire les hiéroglyphes disparait avec la diminution du rôle des prêtres et prêtresses des temples égyptiens. Les temples sont d'ailleurs parfois transformés en églises ou abandonnés dans le désert67.








































































































































































































































































































Cairo, Gizeh, Pyramid of Menkaure, Egypt, Oct 2005.jpg Pyramide de Mykérinos 4e dyn. Mykerinos Gizeh 102,2 m
× 104,6 m
65,6 m 62,0 m 51°20′
MykerinosTop.jpg Pyramide GIII-a 44,1 m 28,4 m
52°7′
Queen-Pyramid-G-III-b.jpg Pyramide GIII-b 31,2 m 21,0 m
- Pyramide à degrés
Queen-Pyramid-G-III-c.jpg Pyramide GIII-c 31,6 m 21,0 m
- Pyramide à degrés

Mastaba-faraoun-3.jpg Mastaba el-Faraoun 4e dyn. Chepseskaf Saqqarah sud 99,6 m
× 74,4 m
18,9 m
- Un tombeau en forme de sarcophage dont l'infrastructure inspirera celle des pyramides suivantes

Khentkaous Ire Gizeh 2004.jpg Pyramide de Khentkaous Ire 4e dyn. Khentkaous Ire Gizeh 45,8 m
× 45,5 m
17 m
- Une pyramide à degrés, à deux étages


Pyramide n°50 de Lepsius 4e / 5e dyn.?  ? Dahchour





Saqqarah Ouserkaf 06.jpg Pyramide d'Ouserkaf 5e dyn. Ouserkaf Saqqarah 73,3 m 49,4 m
53°7′

Pyramide du culte 21,0 m 13,9 m
53°7′
Saqqarah Ouserkaf 04.jpg Pyramide de Néferhétepès 26,2 m 16,8 m
52°7′ Premier complexe pyramidal pour une reine

Abousir Sahoure 01.jpg Pyramide de Sahourê 5e dyn. Sahourê Abousir 78,8 m 47,3 m 36,0 m 50°11′

Pyramide du culte 15,8 m 11,6 m
56°18′

Neferirkare.jpg Pyramide de Néferirkarê 5e dyn. Néferirkarê Abousir 105,0 m 72,0 m 44,5 m 54°

Pyramide Khentkaous II elevation.jpg Pyramide de Khentkaous II 5e dyn. Khentkaous II Abousir 25,0 m 16,2 m 4,0 m 52°7′

Pyramide du culte 5,2 m ~4,5 m
60°

Abousir Neferefre 01.jpg Pyramide de Néferefrê 5e dyn. Néferefrê Abousir ~65,0 m




Abousir Niouserre 03.jpg Pyramide de Niouserrê 5e dyn. Niouserrê Abousir 78,9 m 50,0 m
51°50′

Pyramide du culte 15,8 m ~10,5 m
56°18′

Lepsius-XXIV pyramid.jpg Pyramide n°24 de Lepsius 5e dyn. Niouserrê? Abousir 31,5 m ? 27,3 m ?
60°15′

Pyramide du culte ~10,0 m  ?
 ?

Lepsius-XXV pyramid.jpg Pyramide n°25 de Lepsius I 5e dyn. Niouserrê ? Abousir 27,70 m × 21,53 m  ?



Pyramide n°25 de Lepsius II 21,70 m × 15,70 m  ?




Pyramide de Menkaouhor 5e dyn. Menkaouhor Saqqarah 52,0 m





Pyramide inachevée 5e dyn. Chepseskarê ? Abousir (~105,0 m) ?




Pyramide Djedkare elevation.jpg Pyramide de Djedkarê Isési 5e dyn. Djedkarê Saqqarah-Sud 78,8 m 52,5 m
51°50′ Elle servira de modèle pour les pyramides suivantes

Pyramide du culte 15,8 m 17,1 m ?
65°13′

Pyramide de reine 41,0 m 21,0 m
62°

Pyramide du culte 4,0 m




Pyramid of Unas.jpg Pyramide d'Ounas 5e dyn. Ounas Saqqarah 57,7 m 43,0 m
56°18′ La première pyramide à textes

Pyramide du culte 11,5 m 11,5 m
63°26′

Saqqarah Teti 01.jpg Pyramide de Téti 6e dyn. Téti Saqqarah 78,8 m 52,0 m
53°7′

Pyramide du culte 15,7 m 15,7 m
63°26′

Pyramide d'Ipout Ire 21,0 m 21,0 m 7,0 m 63°

Pyramide de Khouit II 21,0 m  ?
 ?

Pyramide de Sescheschet 22,0 m ~14,0 m ~5,0 m 51°


Pyramide de Pépi Ier 6e dyn. Pépi Ier Saqqarah 78,8 m 52,5 m 12,0 m 53°7′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 15,7 m 15,7 m
63°26′

Pyramide de Noubounet 21,0 m 21,0 m



Pyramide d'Inenek Inti / Inti 21,0 m 21,0 m
63°26′

Pyramide du culte 6,3 m 6,3 m
63°

Pyramide ouest 21,0 m 21,0 m 3,0 m


Pyramide de Mérétitès II 21,0 m  ?
 ?

Pyramide d'Ânkhésenpépi II 31,2 m  ?
 ? Pyramide à textes

Pyramide d'Ânkhésenpépi II 15,8 m  ?
 ?

Pyramide du culte 3,1 m 3,1 m
63°

Pyramide de Haaherou 22,6 m  ?
 ?

Pyramide de Behenou





Pyramide du culte





Plan-appartements-merenre.jpg Pyramide de Mérenrê Ier 6e dyn. Mérenrê Ier Saqqarah 78,6 m (52,4) m
53°7′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 15,7 m ? 15,7 m ?
63°26′

PepiIIPyramid.jpg Pyramide de Pépi II 6e dyn. Pépi II Saqqarah 78,8 m 52,5 m
53°7′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 15,7 m 15,7 m
63°26′

Pyramide de Neith 23,9 m 21,5 m
60°56′ Pyramide à textes

Pyramide du culte 5,2 m 4,7 m
61°

Pyramide d'Ipout II 22,0 m 15,8 m
55°

Pyramide du culte 3,7 – 4,2 m ?  ?
63° ?

Pyramide d'Oudjebten 23,9 m 25,6 m
65°13′ Pyramide à textes

Pyramide du culte  ?  ?
 ?

Première période intermédiaire


Pyramide d'Iti 8e dyn. Iti  ?






Pyramide de Néferkarê 8e dyn. Néferkarê Nébi  ?






Pyramide de Qakarê-Ibi 8e dyn. Qakarê-Ibi Saqqarah 31,5 m 21,0 m 3,0 m 53°7′ ? Pyramide à textes

Khui-Pyramid.png Pyramide de Khoui 8e dyn. Khoui Dara (Égypte) 130,0 m
4,0 m
Pyramide à degrés ou mastaba ?


Pyramide de Mérikarê II 10e dyn. Mérikarê II Saqqarah





Moyen Empire


Pyramide de Rêhérychefnakht 11e / 12e dyn. Rêhérychefnakht Saqqarah 13,1 m


Pyramide de remploi dans le complexe de Pépi Ier

AmenemhetIPyramid.jpg Pyramide d'Amenemhat Ier 12e dyn. Amenemhat Ier Licht 84,0 m 55,0 m
54°27′

Licht-senwsPyramids 01.jpg Pyramide de Sésostris Ier 12e dyn. Sésostris Ier Licht 105,0 m 61,3 m
49°23′

Pyramide du culte 15,8 m/ 18,4 m 15,8 m/ 18,4 m
63°

Pyramide de Néferou 21,0 m 18,9 m
63°26′

Pyramide d'Itakaiet 16,8 m 16,8 m
63°26′

Pyramide de reine no 3 16,8 m 16,8 m
63°26′

Pyramide de reine no 4 16,8 m  ?
 ?

Pyramide de reine no 5 16,3 m 16,3 m
63°26′

Pyramide de reine no 6 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Pyramide de reine n°7 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Pyramide de reine n°8 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Pyramide de reine n°9 15,8 m 15,8 m ?
63°26′ ?

Appartements1-amenemhatII.jpg Pyramide d'Amenemhat II
(pyramide blanche)
12e dyn. Amenemhat II Dahchour 84,0 m  ?
 ?

Pyramid at Lahun.jpg Pyramide de Sésostris II 12e dyn. Sésostris II El-Lahoun 106,0 m 48,7 m
42°33′

Pyramide de reine 26,6 m 18,8 m ?
54°27′ ?

Photo-pyramide-sesostris3.jpg Pyramide de Sésostris III 12e dyn. Sésostris III Dahchour ~105,0 m ~63,0 m ?
50°11′

Pyramide de Nysou-Montjou (n°1) 16,8 m  ?
 ?

Pyramide de la reine Nefret-Henout (n°2) 16,8 m 14,7 m/ 16,8 m
60°15′/ 63°26′ ?

Pyramide de la reine Itakayet (no 3) 16,8 m 14,7 m/ 16,8 m
60°15′/ 63°26′ ?

Pyramide de reine (no 4) 16,8 m 13,1 m ?
57°15′

Pyramide du culte du Ka (no 5)





Pyramide de Oueret Ire (no 6) 22,1 m 19,3 m/ 22,1 m ?
60°15′ ?/ ?

Pyramide de Oueret II (n°7) 22,1 m 19,3 m ?
60°15′ ?

BlackPyramidOfAmenemhetIII.jpg Pyramide d'Amenemhat III 12e dyn. Amenemhat III Dahchour 105,0 m 75,0 m
55° ?

GD-EG-Fayoum010.JPG Pyramide de Hawara 12e dyn. Amenemhat III Hawara 105,0 m ~58,0 m
48°48′ Site du fameux labyrinthe décrit par les grecs de l'antiquité


Pyramide de Néferouptah 12e dyn. Néferouptah Hawara ~45,0 m ~30,0 m
~53°


Pyramide de Dahchour centre 12e / 13e dyn. Amenemhat II ? / Amenemhat IV ? Dahchour


-

Mazghouna-sud-photo.jpg Pyramide sud de Mazghouna 12e / 13e dyn. Amenemhat IV ? Mazghouna 52,5 m




Mazghouna-nord-axono2.jpg Pyramide nord de Mazghouna 12e / 13e dyn. Néférousobek ? Mazghouna > 52,5 m




Deuxième période intermédiaire

Plan-complexe-ameni-kemaou copie.jpg Pyramide d'Ameni Kemaou 13e dyn. Ameni Kemaou Dahchour 52,5 m  ?
 ?

Khendjer-complexe-1.jpg Pyramide de Khendjer 13e dyn. Khendjer Saqqarah 52,5 m 37,5 m 1,0 m 55°

Pyramide du culte (ou de reine ?) 25,5 m  ?
 ?

Plan-anonyme-saqqarah-sud.jpg Pyramide inachevée de Saqqarah sud 13e dyn.  ? Saqqarah-Sud 94,5 m





Pyramide SAK S3 13e dyn.  ? Saqqarah-Sud 55,0 m





Pyramide SAK S7 13e dyn.  ? Saqqarah-Sud






Pyramide A de Dahchour sud 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide B de Dahchour sud 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 46 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 49 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 50 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 51 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide DAS 53 13e dyn.  ? Dahchour






Pyramide de Aja Ier 13e dyn. Aja Ier inconnue






Pyramide de Sobékemsaf Ier 17e dyn. Sobekemsaf Ier Dra Abou el-Naga






Pyramide de Sobekemsaf II 17e dyn. Sobekemsaf II Dra Abou el-Naga






Pyramide de Antef VI 17e dyn. Antef VI Dra Abou el-Naga


60°


Pyramide de Antef V 17e dyn. Antef V Dra Abou el-Naga 11,0 m 13,0 m 1,20 m



Pyramide de Kamose 17e dyn. Kamose Dra Abou el-Naga 8,0 m

66°

Nouvel Empire


Pyramide d'Ahmosis 18e dyn. Ahmosis Abydos 52,5 m

60° Il s'agit en fait d'un cénotaphe
Quelques pyramides souffrant d'un état de délabrement très avancé, échappent encore à la classification :

Pyramides perdues

Près d'une centaine de pyramides (pyramides subsidiaires et provinciales comprises) sont actuellement connues. Les pyramides de plusieurs souverains de l'Ancien Empire n'ont pas encore pu être localisées, notamment celles de Ouserkarê, Mérenrê II et Nitocris. De même des pyramides de reines reposent toujours enfouies sous les sables, comme celle de Ânkhésenpépi Ire par exemple, auxquelles il faut sans doute ajouter quelques pyramides de souverains et reines obscurs de la première période intermédiaire égyptienne et de la deuxième période intermédiaire égyptienne n'ayant laissé aucune trace dans l'histoire.
L'égyptologue allemand Rainer Stadelmann a décelé les vestiges de trois pyramides, toutes situées à Dahchour, la pyramide A de Dahchour Sud, la pyramide B de Dahchour sud et la pyramide anonyme de Dahchour. Cette dernière, située au sud de la pyramide d'Amenemhat II a malheureusement été très endommagée par la construction d'un pipeline. Les deux pyramides de Dahchour sud n'ont encore fait l'objet d'aucune étude.
Une étude est effectuée en 2006 par l'équipe allemande du Deutsches Archäologisches Institut. Celle-ci visait à repérer des vestiges dans deux zones vierges de toutes prospections, celles de Saqqarah Sud et de Dahchour Sud (près de Mazghouna). Il en est ressorti que, outre de nombreux monuments divers, des pyramides inachevées devaient reposer sous les sables. L'équipe nomma deux pyramides, pyramide SAK S3 et pyramide SAK S7, situées près de la pyramide inachevée de Saqqarah sud et de la pyramide de Khendjer, ainsi que pyramide DAS 53, près de la pyramide nord de Mazghouna. Aucune fouille n'est actuellement programmée pour mettre au jour l'un ou l'autre de ces monuments.
En 2013, une équipe belge découvre la pyramide de Khay à Louxor2.

Textes

Article détaillé : Textes des pyramides.
« Tu ne t'éteindras pas, tu ne finiras pas. Ton nom durera auprès des hommes. Ton nom viendra à être auprès des dieux. » Cette promesse de vie éternelle adressée à Pépi Ier (-2289/-2247) et gravée sur les parois de son appartement funéraire appartient à un des plus anciens recueils de textes de l'humanité. Il est probable que ces incantations, qui aidaient le souverain à renaître dans l'au-delà, furent récitées par les prêtres jusqu'à la Ve dynastie. Si quelques hiéroglyphes ornaient les monuments funéraires de Djéser, c'est à partir d'Ounas (-2380/-2350), dernier roi de la Ve dynastie, que les textes des pyramides sont gravés dans les appartements funéraires royaux. En les faisant graver sur les parois de leur tombeau, les rois se les appropriaient et surtout s'affranchissaient de l'influence des ecclésiastiques. Les textes comportaient aussi des formules qui assuraient au défunt la force nécessaire à son ultime voyage. Des formules magiques étaient censées protéger la sépulture contre les intrusions extérieures. Disposé en longues colonnes, le texte est tracé à l'aide de poudre de malachite, ce qui lui donne une teinte verte, symbole de renaissance à l'instar des jeunes pousses qui se dressent sur le limon après les crues du Nil. Mais à la fin de l'Ancien Empire (-2700/-2200), les pyramides royales en perdent l'exclusivité et dès la Première période intermédiaire (-2200/-2033), les particuliers s'approprient des brides du texte qu'ils font inscrire à l'intérieur de leur sarcophage. Ces textes des sarcophages sont repris en partie dans le livre des morts. Inscrit sur papyrus, le texte sera alors déposé dans la tombe du défunt durant toute la Basse époque égyptienne (-644/-332).



Avec la montée en puissance de l'administration centrale émerge une nouvelle classe composée de scribes instruits et de fonctionnaires à qui le pharaon accorde des propriétés en guise de paiement pour leurs services. Les pharaons accordent également des terres pour leur culte mortuaire et les temples afin de s'assurer que ces institutions disposent de suffisamment de ressources pour assurer le culte du pharaon après sa mort. À la fin de l'Ancien Empire, cinq siècles de ces pratiques féodales ont lentement érodé le pouvoir économique du pharaon qui ne peut plus se permettre de soutenir une vaste administration centralisée27. Au fur et à mesure que le pouvoir du pharaon décroit, les gouverneurs régionaux, appelés nomarques, commencent à défier la suprématie du pharaon. Cette situation, combinée avec des sécheresses sévères entre -2200 et -215028, cause finalement l'entrée du pays dans une période de 140 ans dominée par la famine et des troubles, connue comme la Première Période Intermédiaire29.

Première Période Intermédiaire (150 ans)

 La Première Période intermédiaire est une séquence historique de l'Égypte antique, à cheval sur les XXIIe siècle et XXIe siècle avant notre ère, qui s'étend sur environ cent-cinquante ans entre la fin de l'Ancien Empire égyptien et le début du Moyen Empire égyptien.Elle est marquée par de nombreuses difficultés socio-politiques et représente une déliquescence du pouvoir pharaonique.

 

Après l'effondrement de l'administration centrale égyptienne à la fin de l'Ancien Empire, l'administration ne peut plus soutenir ou stabiliser l'économie du pays. En temps de crise, les gouverneurs des régions ne peuvent pas compter sur l'aide du roi et les pénuries alimentaires qui en découlent se transforment alors en famines et les différends politiques dégénèrent en petites guerres civiles. Pourtant, en dépit des difficultés, les dirigeants locaux qui ne doivent aucun tribut au pharaon usent de leur indépendance nouvellement acquise pour établir une culture florissante dans les provinces. Comme celles-ci contrôlent leurs propres ressources, les provinces s'enrichissent, comme en témoignent les sépultures plus vastes et de meilleure qualité dans toutes les classes sociales30. Dans un élan de créativité, les artisans provinciaux adoptent et adaptent les motifs culturels autrefois réservés à la royauté de l'Ancien Empire. Dans le même temps, les scribes développent des styles littéraires exprimant l'optimisme et l'originalité de l'époque31.
Libérés de leur loyauté envers le pharaon, les dirigeants locaux commencent à rivaliser pour le contrôle du territoire et du pouvoir. En -2160, les dirigeants d'Hérakléopolis contrôlent la Basse-Égypte, tandis qu'un clan rival basé à Thèbes, la famille Antef, prend le contrôle de la Haute-Égypte. À mesure que la puissance des Antef grandit, leur contrôle s'étend de plus en plus vers le nord, jusqu'à ce qu'un affrontement entre les deux dynasties rivales devienne inévitable. Autour de -2055, les forces thébaines sous le règne de Nebhepetrê Montouhotep II défont finalement les dirigeants hérakléopolitains, réunissant à nouveau les deux royaumes et inaugurant ainsi une période de renaissance économique et culturelle appelée le Moyen Empire32.

Moyen Empire ( 2033 - 1786 av JC)

Article détaillé : Moyen Empire égyptien.

Le Moyen Empire couvre une période allant des environs de -2033 à -1786 et a connu deux dynasties:
  • XIe dynastie (-2106 à -1963), ce n'est que sous Montouhotep II, vers -2033, lorsque le pays est réunifié, qu'on considère que la première période intermédiaire prend fin et que débute le Moyen Empire.
  • XIIe dynastie (-1963 à -1786).

Tête d'Amenemhat III, dernier pharaon du Moyen Empire.
Les pharaons du Moyen Empire restaurent la prospérité et la stabilité du pays, stimulant ainsi une résurgence de l'art, de la littérature et des projets de construction monumentale33. Montouhotep II et ses successeurs de la XIe dynastie règnent sur Thèbes jusqu'à ce que le vizir Amenemhat déplace la capitale à Licht (oasis du Fayoum) juste après son couronnement autour de -198534,35. À partir de la ville de Licht, les pharaons de la XIIe dynastie entreprennent un vaste projet de remise en état et d'irrigation des terres pour augmenter la production agricole dans la région. En outre, l'armée reconquiert la Nubie, région riche en carrières et en mines d'or, tandis que les ouvriers construisent une structure défensive dans l'est du delta, appelée les « Murs du Prince », pour se défendre contre une attaque étrangère36.
Avec la stabilisation du pouvoir politique et militaire, et l'opulence générée par l'exploitation des terres agricoles et des mines, la population du pays croît en même temps que les arts et la religion. Contrairement au comportement élitiste de l'Ancien Empire envers les dieux, le Moyen Empire connait une recrudescence de la piété (que l'on pourrait qualifier aujourd'hui de démocratisation) pour l'au-delà, dans lequel l'âme de tout homme est accueillie après la mort parmi les dieux37. De nouveaux sommets de perfection technique sont atteints au Moyen Empire à travers la littérature qui traite de sujets et de personnages sophistiqués avec un style éloquent31 et la sculpture de reliefs qui saisissent les moindres détails de chaque chose38.
Le dernier grand souverain du Moyen Empire, Amenemhat III, permet aux colons asiatiques de s'installer dans la région du delta du Nil pour fournir de la main d'œuvre suffisante pour ses campagnes particulièrement ambitieuses. Ses campagnes d'extraction minière et de construction, combinées avec les crues du Nil plus tard dans son règne, mettent à rude épreuve l'économie et précipitent le pays dans un lent déclin lors de la deuxième période intermédiaire. Au cours de ce déclin, correspondant aux XIIIe et XIVe dynasties, les colons asiatiques prennent peu à peu le contrôle de la région du delta pour finalement monter sur le trône d'Égypte, sous le nom d'Hyksôs39.

Deuxième Période Intermédiaire ( 100 ans)

Article détaillé : Deuxième Période Intermédiaire égyptienne.
 La Deuxième Période intermédiaire, caractérisée par une période d'instabilité dans l'histoire de l'Égypte antique, se situe entre le Moyen Empire et le Nouvel Empire entre 1650 et 1550 av. J.-C.
Vers -1650, au fur et à mesure que le pouvoir des pharaons du Moyen Empire s'affaiblit, les immigrants asiatiques vivant dans la ville d'Avaris, dans le delta oriental, prennent le contrôle de la région et contraignent le gouvernement central à se retirer à Thèbes, où le pharaon est traité comme un vassal qui doit rendre hommage40. Les Hyksôs (littéralement, les « souverains étrangers ») imitent le modèle de gouvernement égyptien et se désignent eux-mêmes comme des pharaons, intégrant ainsi les éléments égyptiens dans leur culture correspondant au milieu de l'âge du bronze41.
Après leur repli, les rois de Thèbes se retrouvent pris au piège entre les Hyksôs au nord et leurs alliés nubiens, les Koushites, au sud. Après une centaine d'années d'inaction, les forces thébaines se rassemblent vers -1555 et contestent le pouvoir des Hyksôs dans un conflit qui s'étend sur plus de trente ans40. Les pharaons Séqénenrê Taâ et Kamosé réussissent finalement à vaincre les Nubiens, mais ce n'est que le successeur de Kamosé, Ahmôsis Ier, qui mène avec succès une série de campagnes qui libère définitivement l'Égypte de la présence des Hyksôs. L'armée devient ainsi une priorité pour les pharaons du Nouvel Empire qui suit afin d'assurer l'extension des frontières et sa domination complète sur le Proche-Orient42.

Nouvel Empire ( 1552 à 1069 av JC)

Article détaillé : Nouvel Empire égyptien.


Le Nouvel Empire est la période la plus prospère de toute l'histoire égyptienne.
C'est une période de raffinement et d'évolutions qui s'étale sur un peu plus de cinq siècles.
L'initiateur est Ahmôsis Ier, premier roi de cette époque. Chasseur des Hyksôs, il va mettre en place les fondations du Nouvel Empire en compagnie de sa mère Iâhhotep et de son épouse Ahmès-Néfertary.
Le Nouvel Empire couvre une période allant d'environ 1500 à 1000 av. J.-C., et est formé de trois dynasties :


L'étendue de l'Égypte antique à son apogée territoriale.
Les pharaons du Nouvel Empire instaurent une période de prospérité sans précédent en sécurisant leurs frontières et en renforçant les liens diplomatiques avec leurs voisins. Les campagnes militaires menées sous Thoutmôsis Ier et son petit-fils, Thoutmôsis III, étendent l'influence des pharaons en Syrie et en Nubie. Elles renforcent également les loyautés et ouvrent l'accès aux importations essentielles telles que le bronze et le bois43. Les pharaons du Nouvel Empire commencent une campagne de grande envergure pour promouvoir le dieu Amon dont le culte est basé à Karnak. Ils construisent également des monuments à la gloire de leurs propres réalisations, tant réelles qu'imaginaires. La pharaonne Hatchepsout utilise ce type de propagande pour légitimer ses prétentions au trône44. Son règne a été marqué par le succès de ses expéditions commerciales vers Pount, un temple mortuaire élégant, une paire d'obélisques colossales et une chapelle à Karnak. Cependant, malgré ses réalisations, le neveu et beau-fils d'Hatchepsout, Thoutmôsis III cherche à effacer son héritage vers la fin de son règne, peut-être en guise de représailles pour avoir usurpé son trône45.
Vers -1355, la stabilité du Nouvel Empire est menacée quand Amenhotep IV monte sur le trône et impulse une série de réformes radicales et chaotiques. Changeant son nom en Akhénaton, il promeut le précédemment obscur dieu soleil, Aton, comme divinité suprême et supprime le culte des autres divinités46. Il transfère la capitale à Akhetaton (Tell el-Amarna, de nos jours) et fait la sourde oreille aux affaires étrangères tout absorbé qu'il est par sa nouvelle religion et son style artistique. Après sa mort, le culte d'Aton est rapidement abandonné et les pharaons ultérieurs Toutânkhamon, Aÿ et Horemheb effacent toute référence à l'hérésie d'Akhénaton, maintenant connue comme l'époque amarnienne47.
Vers -1279, Ramsès II monte sur le trône et continue à construire plus de temples, à ériger de nouvelles statues et obélisques et engendre plus d'enfants que tout autre pharaon dans l'histoire48. En chef militaire audacieux, Ramsès II conduit son armée contre les Hittites à la bataille de Qadesh et, après que les combats atteignent l'impasse, accepte finalement le premier traité de paix enregistré vers -125849. La richesse de l'Égypte en fait cependant une cible de choix pour l'invasion, en particulier par les Libyens et les Peuples de la mer. Au début, l'armée réussit à repousser ces invasions, mais l'Égypte perd finalement le contrôle de la Syrie et de la Palestine. L'impact des menaces extérieures est par ailleurs aggravé par des problèmes internes tels que la corruption, le vol des tombes et les troubles civils. Les grands prêtres du temple d'Amon à Thèbes accumulent de vastes étendues de terres et des richesses qui contribuent à l'accroissement de leur pouvoir durant la Troisième Période Intermédiaire50.

Troisième Période intermédiaire (1098 à 667)

Article détaillé : Troisième Période intermédiaire égyptienne.


À la fin de la XXe dynastie, Ramsès XI (-1098 à -1069) a perdu tout pouvoir et le pays se divise : à partir de -1080 environ, Hérihor, grand prêtre d'Amon à Thèbes, devient une sorte de pseudo-pharaon, à Thèbes alors que Ramsès XI dirige le nord du pays. À sa mort, Smendès, un inconnu, peut-être apparenté à Hérihor, fonde la XXIe dynastie, qui ne règne que sur la Basse-Égypte, il installe sa capitale dans le Nord-Est du delta du Nil, à Tanis. Le clergé d'Amon continue de régner sur la Thébaïde, dans une vassalité toute théorique à l'égard du pharaon. Ainsi se déroule la dynastie. À noter Psousennès Ier (vers -1040 à -993), est le seul pharaon dont la tombe a été découverte totalement inviolée.
Pendant ce XIe siècle, des tribus libyennes, les « Machaouach », s'infiltrent en Égypte et forment des chefferies dans l'ouest du delta. Vers -950, un pharaon d'origine libyenne, Chechonq Ier, monte sur le trône de Tanis après avoir épousé la fille du dernier pharaon de la XXIe dynastie. Il fonde ce qu'on appellera la XXIIe dynastie, dite dynastie libyenne. Une partie du clergé d'Amon se réfugie alors en Haute Nubie, plus précisément à Napata. Parmi les pharaons de cette dynastie, on citera Osorkon II, connu en particulier par la « triade » qui figure au musée du Louvre.
  • La XXIIIe dynastie règne en parallèle avec la fin de la dynastie précédente et voit l'éclatement du territoire en plusieurs royaumes indépendants ; on parle d'anarchie libyenne car si ses pharaons sont apparentés ils forment un ensemble hétéroclite, presque féodal, régnant la plupart du temps en concurrence et guerroyant les uns contre les autres.
Vers -818, un autre pharaon libyen fonde la XXIIIe dynastie, et installe sa capitale à Bubastis, également située dans la partie est du delta. Ainsi deux pouvoirs se partagent le delta; ils s'ajoutent au pouvoir thébain, au sud et à celui de Napata, en Haute Nubie, plongeant ainsi le pays dans la division et l'anarchie. Osorkon III (XXIIIe dynastie) essaie d'affaiblir le pouvoir du grand prêtre en confiant la charge de « divine Adoratrice d'Amon » (voir Place de la femme en Égypte) à une princesse de sang royal, pour réconcilier sa dynastie et le clergé: ce sera en vain.
Venant du sud cette fois, Piânkhy, nubien et roi de Napata, conquiert la Haute-Égypte et cherche à s'emparer du delta pour achever la réunification: c'est aussi un échec. À cette époque cohabitent les XXIVe dynastie « libyenne », dans le delta et la XXVe dynastie « kouchite » ou « éthiopienne » dans le sud. Ces guerres intestines, affaiblissent profondément l'Égypte. La dynastie koushite parviendra à conquérir l'ensemble du territoire mais les Assyriens en profitent pour étendre leur empire au Proche-Orient et en -667, Assurbanipal impose sa suzeraineté aux roitelets égyptiens. Cela marque le début d'une longue série d'invasions qui se poursuivront, après la fin de la « troisième période intermédiaire », tout au long de la Basse Époque.

Autour de -730, les Libyens de l'ouest provoquent la fracture de l'unité politique égyptienne.
Après la mort de Ramsès XI en -1078, Smendès prend le contrôle de la partie nord de l'Égypte, à partir de la ville de Tanis. Quant au sud du pays, il est alors contrôlé par les grands prêtres d'Amon à Thèbes, qui ne reconnaissent Smendès que de nom51. Pendant ce temps, les Libyens s'installent dans le delta occidental où leurs chefs prennent de plus en plus leur autonomie. Les princes libyens prennent le contrôle du delta sous Sheshonq Ier en -945, fondant ainsi la dynastie soi-disant libyenne ou bubastite qui règne pendant environ 200 ans. Sheshonq reprend également le contrôle du sud de l'Égypte en plaçant des membres de sa famille à des postes clés du clergé. Le pouvoir des bubastites s'amenuise à mesure qu'une dynastie rivale émerge dans le delta à Léontopolis et que les Koushites menacent le sud du pays. Autour de -727, le roi Koushite, Piânkhy, envahit le nord de l'Égypte et prend le contrôle de Thèbes, puis finalement du delta52.
Le prestige de l'Égypte chute considérablement à la fin de la troisième période intermédiaire. Ses alliés étrangers tombent en effet sous la sphère d'influence de l'Assyrie et, à partir de -700, la guerre entre les deux États devient inévitable. Entre -671 et -667, les Assyriens entament les hostilités contre l'Égypte. Les règnes de Taharqa et de son successeur, Tanoutamon, sont marqués par le conflit permanent avec les Assyriens, contre lesquels les dirigeants nubiens accumulent plusieurs victoires53. Les Assyriens repoussent finalement les Koushites en Nubie, occupent la ville de Memphis et saccagent les temples de Thèbes54.

Basse époque ( 750 à 332 av JC)

Article détaillé : Basse époque égyptienne.
En l'absence de plans de conquête permanente, les Assyriens abandonnent le contrôle de l'Égypte à une série de vassaux, connus sous le nom de rois Saïtes de la XXVIe dynastie. Dès -653, le roi Psammétique Ier arrive à chasser les Assyriens avec l'aide de mercenaires grecs recrutés pour former la première armée navale d'Égypte. L'influence grecque s'accroît considérablement à mesure que la ville de Naucratis devient le foyer des Grecs dans le delta. Les rois Saïtes basés dans la nouvelle capitale de Saïs connaissent une brève mais vive résurgence dans l'économie et la culture, mais en -525, les puissants Perses, dirigés par Cambyse II, commencent leur conquête de l'Égypte et finissent par capturer le pharaon Psammétique III à la bataille de Péluse. Cambyse II prend alors le titre officiel de Pharaon, mais gouverne depuis sa ville natale de Suse en laissant l'Égypte sous le contrôle d'une satrapie. Même si quelques révoltes contre les Perses sont couronnées de succès au Ve siècle, l'Égypte n'est pas en mesure de renverser définitivement les Perses55.
À la suite de son annexion par la Perse, l'Égypte est rejointe par Chypre et la Phénicie dans la sixième satrapie de l'empire perse achéménide. Cette première période de la domination perse sur l'Égypte, aussi connue comme la XXVIIe dynastie, prend fin en -402. De -380 à -343, la XXXe dynastie est la dernière maison royale indigène à régner sur l'Égypte avec Nectanébo II. Une brève restauration de la domination perse, parfois désignée sous le nom de XXXIe dynastie, commence en -343. Après onze ans seulement, en -332, le souverain perse Mazaces remet le trône d'Égypte sans se battre à Alexandre le Grand56.

Dynastie ptolémaïque ( 332 - 30 av JC)

Article détaillé : Dynastie des Ptolémées.
En -332, Alexandre le Grand conquiert l'Égypte avec peu de résistance des Perses et est accueilli par les Égyptiens comme un libérateur. L'administration établie par les successeurs d'Alexandre, les Ptolémées, est basée sur un modèle égyptien dont la nouvelle capitale est Alexandrie. La ville sert à mettre en valeur la puissance et le prestige de la domination grecque et devient un siège d'apprentissage et de culture, autour de la célèbre bibliothèque d'Alexandrie57. Le phare d'Alexandrie éclaire alors le chemin de nombreux bateaux de commerce sur lesquels les Ptolémées basent l'économie du pays, avec notamment la fabrication du papyrus58.
Afin de s'assurer de la loyauté du peuple, les Ptolémées soutiennent les traditions garantissant ainsi que les traditions égyptiennes ne soient pas supplantées par la culture grecque. Ils construisent de nouveaux temples de style égyptien, avec l'appui des cultes traditionnels et se présentent eux-mêmes comme pharaons. Certaines traditions fusionnent comme le syncrétisme du panthéon divin à mi-chemin entre les divinités grecques et égyptiennes (tel que Sarapis) ou les motifs traditionnels égyptiens influencés par la sculpture grecque. Malgré leurs efforts pour apaiser les Égyptiens, les Ptolémées sont contestés par la rébellion de la population indigène, les rivalités familiales et la puissante foule d'Alexandrie qui se forme à la mort de Ptolémée IV59. En outre, à mesure que Rome compte davantage sur ses importations de grain en provenance d'Égypte, les Romains s'intéressent fortement à la situation politique du pays. La poursuite des révoltes égyptiennes, l'ambition exacerbée des politiciens et les puissants opposants syriens rendent cette situation instable, menant Rome à envoyer des forces pour sécuriser le pays comme une province de son empire60.

Période romaine ( 30 à

Article détaillé : Période romaine de l'Égypte.

Portrait incarnant la rencontre des cultures égyptiennes et romaines.
L'Égypte devient une province de l'Empire romain en -30, après la défaite de Marc Antoine et de Cléopâtre VII par Octave (le futur empereur Auguste) lors de la bataille d'Actium. Les Romains dépendent alors fortement des expéditions de grain en provenance d'Égypte, et la légion romaine, sous le contrôle d'un préfet nommé par l'Empereur, réprime les révoltes, applique strictement la collecte de lourdes taxes et empêche les attaques de bandits qui devenaient de plus en plus répandues61. Alexandrie devient un centre de plus en plus important sur la route commerciale vers l'Orient, au fur et à mesure qu'augmente la demande de Rome pour l'exotisme oriental62.
Bien que les Romains aient une attitude plus hostile que les Grecs à l'égard des Égyptiens, certaines traditions comme la momification et le culte des dieux traditionnels se poursuivent63. L'art du portrait de momies est florissant et quelques-uns des empereurs romains se font eux-mêmes dépeindre sous les traits de pharaons, mais dans une moindre mesure toutefois que les Ptolémées. L'administration locale adopte le style de l'administration romaine et reste fermée aux Égyptiens indigènes63.
Dès le milieu du premier siècle de notre ère, le christianisme s'enracine à Alexandrie sous la forme d'un culte alternatif accepté. Il s'agit toutefois d'une religion sans compromis qui cherche à gagner des convertis issus du paganisme, menaçant ainsi les traditions religieuses populaires. Cela conduit à la persécution des convertis au christianisme dont le point culminant est atteint avec les grandes purges ordonnées par Dioclétien en 30364. En 391, l'empereur chrétien Théodose présente une loi qui interdit les rites païens et ferme les temples65. Alexandrie devient le théâtre de grandes émeutes anti-païennes au cours desquelles l'imagerie religieuse publique et privée est détruite66. Par conséquent, la culture païenne de l'Égypte décline progressivement. Alors que la population indigène continue à parler sa langue, l'aptitude à lire les hiéroglyphes disparait avec la diminution du rôle des prêtres et prêtresses des temples égyptiens. Les temples sont d'ailleurs parfois transformés en églises ou abandonnés dans le désert67.






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